Laponie / Suède 2021
Kungsleden, trek en Laponie suédoise
20 juillet : Marseille - Stockholm
A 18h, c'est le départ de mon train pour l'extrême nord du pays, à savoir Abisko, dans le cercle polaire, point de départ du Kungleden, la Voie royale, un trek de 460 km en Laponie suédoise. Le genre de destination où tes potes te disent "ouha, ça a l'air génial" mais, quand tu leur propose de t'accompagner, te répondent, qu'eux ne sont pas barge. Car, léger détail, c'est bien paumé, la Suède c'est cher, et je suis toujours au SMIC, ça sera donc en totale autonomie, sac à dos, tente et 24 jours de bouffe déshydratée dans le sac. Mais il y a du monde en sac à dos dans le train, les suédois.e.s étant branchés rando. M'étant levé à 3h du mat' pour choper l'avion, je compte roupiller un max vu que le trajet dure 17h, mais c'est oublier un léger détail, le soleil de minuit (22h de jour en juillet/août). J'arriverais tout de même à dormir un peu.
21 juillet : Abisko - Abiskojaure
On est d'ailleurs accompagné par la pluie, alors que j'étais en tee-shirt à Stockholm, très vite je me retrouve seul, les jeunes n'arrivant pas à me suivre (en fait, ils me précédent...). Mais papy a signé pour 24 jours, il se préserve (et bon, l'histoire des concours de concerts underground a montré que les jeunes qui partent vite, perdent à la fin).
Pas mal de rocaille aussi, et végétation nombreuse mais basse vu le froid. Ça ressemble plus aux landes écossaises qu'à la forêt jurassienne. Rapidement je bénis ma nouvelle acquisition, des guêtres, ce qui me permet d'éviter le jus de chaussettes qui sèchent pas,ce qui m'avait bien fait souffrir en Islande (cf les épisodes précédents). Les suédois ne plaisantent pas avec la rando, des planches permettent le passage des tourbières, nombreuses. Pas mal de ponts aussi car les cours d'eau sont omniprésents. Collines, rivières, je trace au milieu, le côté enchanteur me faisant oublier le manque de sommeil.
Je dépasse le premier refuge vers 16h et continue un moment avant de poser la tente, avec une bonne rincée qui se déclenche juste avant, je dégusterais ma soupe aux champignons après un séchage dans les règles. Je commence "le cartographe des Indes boréales d'Olivier Truc. Mais capote vers 21h. Je ne me réveillerai qu'à 6h30, la fatigue m'ayant terrassé, du coup absolument pas gêné par le soleil de minuit.
22 juillet : Abiskojaure - Alesjaure
Au bout de 7h, je dépasse le refuge pour tomber sur une vallée striée de cours d'eau et bordée par des collines enneigées. Bien bloquant, d'autant qu'un arc-en-ciel salue mon passage. Je continue à travers ce paysage, puis passe par un pont surplombant une rivière sauvage. Vers 18h je plante la tente avec vue sur rivière et monts enneigés, soupe de légumes au menu. Je débute ces carnets avant de continuer le bouquin et enchaîne avec le dodo. Il est 22h, il fait jour, et froid, mais il ne pleut pas.
23 juillet : Alesjaure - Salka
Levé 6h30, départ 8h, le temps de plier la tente et de savourer un café devant le paysage, d'autant qu'il ne pleut pas. Début de journée tranquille, même type de paysage que la veille. Deux rivières traversées en saute-cailloux, les bâtons et les guêtres sont une seconde peau maintenant. Ça grimpe et j'arrive à un gîte, le prochain est annoncé à 13 bornes.
Finger in the noze ? Que nenni fidèles lecteurs, car le périple (le terme n'est pas abusé) va passer par moults champs de cailloux rangés n'importe comment, des chemins transformés en cours d'eau et diverses autres péripéties. Qui débutent donc en Mordor.
Vient le moment d'une ascension entre diverses plaque de neige pour aboutir au refuge de la passe de Täktja, construit là car les tempêtes y sont redoutables. Pause de midi au chaud, je suis encore loin du but. De l'autre côté de la crête, vue de sa race sur la vallée de Tjäkjavagge (même dans les jeux de rôles, on ose pas des noms comme ça). D'un côté des monts sombres confrontés de neige, de l'autre c'est plus vert avec des cascades). Et au milieu coule une rivière comme dirait l'autre. Bon pour descendre faut se taper une belle pente entre cailloux et ruisseaux qui ont envahit les chemins, puis des champs de cailloux qui alternent avec des tourbières à perte de vue.
Last day, poles saved my life. Heureusement que c'est super bloquant comme paysage, même si regarder où tu mets les pieds est une bonne idée. Et magie supplémentaire, chaque fois que tu passes un dénivelé, un nouveau paysages s'offre à toi, des petits lacs ponctuant la rivière. Finalement, je mettrais plus de 6h â parcourir ces 13km, on est loin du 4km/h dans un tel environnement, mais le boulot des chevilles est largement compensé par l'aération de tronche, je dépasse le gîte pour planter ma tente un peu plus loin en surplomb d'un petit lac. Un spot bien mérité après ces 9h sur les chemins.
24 juillet Salka - Signi - Teusajaure
Pour répondre à une question de Jean-Pierre Liégeois, jeune lecteur du Var sur les températures, c'est du 12-16 en journée et c'est tombé à 4 cette nuit. Enfin "nuit", c'est une expression. Car plus que le froid, j'ai un bon duvet et une polaire, c'est à ce soleil permanent auquel j'ai du mal à me faire et qui me casse mon sommeil. En bon vampire, je ferme mon duvet façon sarcophage. Ce matin café face au lac avant un départ à 7h.
Je continue dans la vallée, avec toujours ces montagnes noires, aux faces ciselées par des géants aujourd'hui disparus. Un guet franchi avec allégresse (avec les bâtons surtout). Je suis la rivière, la traverse via un pont et change de vallée. Toujours bordée de massifs sombres et décharnés d'un côté et plus vert de l'autre.
Je longe la rivière sur la gauche, quand tout à coup j'aperçois mon premier troupeau de rennes. Les rennes sauvages n'existent plus en Laponie mais ils sont tout de même en liberté. On est passé d'une société de chasseurs à une société d'éleveurs il y a bien des siècles, et aujourd’hui il n'y a plus que 10% de la population sami qui vit de l'élevage. Ils me captent à leur tour et se crapahutent dans la montagne. Je poursuis au fil de l'eau, tombé sur le squelette d'un kâta (tente Sami traditionnelle).
Des arbustes apparaissent dans le paysage. Je traverse la rivière pour commencer à monter pour rejoindre un lac. La rivière s'enfonce dans une gorge à ce niveau, je la longe en hauteur au milieu des arbres. Jusque là tranquille, le chemin se fait boueux et caillouteux, et ça fait 9h que je suis parti, la fatigue me gagne. Au final, le lac apparaît ce qui atténue mes douleurs vu la beauté du site. Des fleurs violettes souligner cela. J'arrive au gîte en bord de lac, il est 17h et je comptais poser ma tente un peu plus loin quand j'aperçois un panneau qui indique que le lac que je dois traverser le lendemain est à 9km, et il a l'air bloquant.
22km dans les pâtes, plus 9, hum pas très raisonnable. Bref, fonçons ! Non sans avoir pris une pause de 30mn et un 1336, faut pas déconner. Le paysage change carrément, je traverse une forêt, au chemins boueux, forcément, puis une rivière tumultueuse. Je la longe, sur un chemin pleins de cailloux, mais vu qu'elle fait un enchaînement de cascades, j'en profite pour continuer à m'aérer la tronche. Les cailloux, pardon le chemin, grimpe vers une plateau mordoresque, les épaules et les guibolles morflent mais comme dit l'expression, quand le pingouin a une idée en tête, il l'a pas ailleurs.
Le plateau est ponctuée de lacs et sur le dernier tiers je sors mon dernier gogogadget, la moustiquaire de tête (non pas de selfie, allez mourir !). En bout de plateau, alléluia, i saw the lake ! Bonne claquasse dans la gueule. Je monte la tente en me battant contre les moustiques,. Il est 21h15, après plus de 30 bornes et 14h sur la route, la félicité et l'épuisement me gagnent. D'autant que le lendemain, levé tôt prévu pour prendre le premier bateau.
25 juillet : Teusajaure - Saltoluoka
Levé tôt pour prendre mon café face au lac puis le premier bateau de 7h. La barque ne peut pas charger plus de 4 passagers à la fois. Arrivée sur l'autre rive, c'est le début de l'ascension vers un plateau à travers la végétation. Mes jambes me rappellent mes 30 bornes de la veille, et le rythme s'en ressent. Je passe au tee-shirt mais rapidement bruine et pluie me font jongler entre les couches de vêtements et de protections, un exercice que maintes fois pratiqué dans ce trek.
Arrivé sur le plateau, la pluie est bien forte et bien évidemment les rochers s'incrustent sévèrement sur le chemin. Même si j'admire les lacs, le côté verdoyant (putain, tu m'étonnes avec la pluie qui tombe !), j'avoue que je crache sévère. Et y a 16 bornes à en tirer avec un timing limite pour choper un autre bateau. Je m'accorde une pause après un pont suspendu au dessus d'un cours d'eau sauvage puis j'enchaîne champs de rochers, chemins transformés en ruisseaux et autre côtes changée en boue. Et en plus un de mes bâtons me lâche. Tout ça sous une pluie battante. Y a des jours comme ça...
Heureusement sur la fin la vue sur le nouveau lac est un ravissement, une rivière m'accompagne jusqu'au gîte, où ils offrent soupe et limonade au coin du feu à tou.te.s les randonneurs détrempés. Je trouverais même de la super glue pour réparer mon bâton. Et surtout je parviens à choper le bateau à temps, je suis même en avance ce qui me permet de profiter du feu du poêle pour sécher un peu. Le bateau est plus gros que l'autre, il y a un camp de vacances sur la rive où nous allons. Ils refusent mes billets, pas mal d'endroit ne prennent plus de cash, les Suédois paient par carte et téléphone. Je traverse vite fait le camp de vacances pour continuer le Kungdleden.
Il fait beau, je passe au tee-shirt. Ça monte vers un plateau à travers une forêt de petits arbres, mes jambes me tirent, je chope un beau spot qui surplombe le lac pour planter ma tente et récupérer de ces deux jours avec un bon plat de lentilles, un coucher de soleil sur une vue magnifique. Ah bordel, non, c'est vrai, il se couche pas le soleil ! Mais le pingouin va pas tarder à s'effondrer, lui !
26 juillet : Saltoluoka - Sitojaure - Aktse
Il est plus vert, moins désolé que les précédents. A un moment, un petit oiseau, une espèce de buse diront les spécialistes, traverse le chemin, elle sautille, elle ne doit plus pouvoir voler. Mais au lieu de se tirer dans les broussailles, elle décide de me précéder, Comme un chien. On sympathise un bon moment, puis elle décide de s'envoler, ce qu'elle aurait pu faire depuis le début. Je salue son envol bien bas, les moments de magie de faisant rares, il faut savoir les choyer. Je continue en solo, entre les collines, les cours d'eau pour se rafraîchir (je suis passé au tee-shirt depuis ce matin, et des petits lacs.
Puis un nouveau grand lac se dévoile et j'entame la descente du plateau avec cette belle perspective. J'arrive à 13h alors que le bateau part à 17h. Ô mon Chtulhu, que vais-je pouvoir faire de tout ce temps ! Je commence par un plouf dans le lac, et même si elle est fraîche, c'est super agréable. J'en profite pour faire une lessive sans lessive et pendant que tout ça sèche, je bouquine en calbut' au soleil, tandis que mon dernier gogogadget, des panneaux solaires USB, charge ma tablette à bloc. J’interromps ces 3h de prélassement pour aller prendre le bateau, revigoré de corps comme d'esprit. Et vu que la plupart des passagers, une foule d'au moins 8 personnes, décident de planter leurs tentes prêt de l'embarcadère, je trace.
D'autant qu'il n'y a que 8 bornes moi pour traverser jusqu'au prochain lac. Toujours sous un soleil de sa race, je traverse une forêt avant de commencer l'ascension vers un plateau. Vous avez compris le principe du Kungsleden ? On enchaîne les lacs soit via des vallées, soit via des plateaux. Celui-ci est plus aride est caillouteux, avec le cagnard, ça tabasse. Au bout d'un moment, un nouveau lac apparaît, toujours un moment bien scotchant, et toujours différents. Un lac tout en longueur qui est prolongé par un second aux reflets verts de la montagne qui le domine. Descente, recharge de la gourde vidée lors du trajet, pas mal d'assaut de moustiques, puis plantage de tente, pour choper le premier bateau le lendemain.
27 juillet : Aktse - Pàrte
L'avantage de dormir en forêt, c'est d'avoir moins de lumière mais on a plus de moustiques. J'ai d'ailleurs développer une technique pour entrer sac et pingouin dans la tente sans hôtes suceurs de sang (je parle pas du MEDEF). Le bateau est à 9h, ce qui permet de déguster mon café face au lac. Toujours agréable ces traversées. Les montagnes se reflètent dans l'eau, beauté et sérénité.
Débarquement et traversée non pas d'une vallée ou d'un plateau mais d'une forêt. Ça moustique sévère mais vu la chaleur, j'ai abandonné l'idée de la moustiquaire de tête et des manches longues. Façon leurs piqûres sont moins irritantes que les nôtres. Les arbres sont plus hauts que ceux rencontrés jusqu'ici. Un peu de fraîcheur sous les branches mais bientôt une ascension assez forte vers un plateau et ce en plein cagnard.
Rude mais une fois en haut, bêle récompense avec une longue marche avec collines majestueuse d'un côté et enchaînement de lacs de l'autre. Et une vue du lac d'où on vient à couper le souffle. Vraiment bloquant. Au milieu du plateau, une belle rivière bien vigoureuse descend vers les lacs. Au bout d'un moment il faut bien entamer la redescente, forcément via des champs de rochers puis des chemins de pierres dans la forêt, sinon ça ne serait pas drôle.
Un petit 20km bien physique toutefois, du coup je plante ma tente pas trop tard à côté d'un cours d'eau, joue à kung-fu moustiques pour dodoter tranquille après un peu de lecture pour préparer la suite (mon guide est très bon, très précis, mais en anglais, ce qui vu mon niveau peut entraîner des quiproquos cocasses). Avant de continuer les aventures d'Izco, le cartographe des Indes boréales en Laponie.
28 juillet : Parte - Kvikkjokk - Tsielerjakka
Dormi 9h, je crois que mon corps voulait me dire quelque chose. Je reprends mon chemin à travers la forêt, il est 8h, le soleil tape déjà et les moustiques ont faim, pingouin pour le petit-dej' ! Rapidement, j'arrive à un très beau lac que je longe (sur la gauche, comme les vignes, toujours). Chemin plutôt cool, qui reprends en forêt et alterne avec des espaces de végétation basse, des lacs, et de la forêt.
Je croise très peu de monde, essentiellement des suédois.es. Pas trop compliqué les échanges en rando : "Hé" pour bonjour et "tak" pour merci. Ensuite on passe à l'anglais pour les directions, le temps, les conseils, genre 'donde es del autobus por La Paz, por favor ?'. Un petit 15km tranquille qui me fait arriver à 13h à Kvikkjokk (non pas d'erreur sur le nombre de 'k'), tout petit bled où j'apprends que le prochain bateau est à 14h, ce qui me laisse le temps de passer à la mini-boutique pour choper des biscuits pour le petit déj', une glace à la vanille pour le plaisir et surtout un stick anti-moustiques suédois car je pense qu'il sera plus efficace que mon spray français.
La traversée en bateau est vraiment agréable, les reflets des montagnes toujours bloquant. Je sympathise avec un groupe de trois personnes, dont une française, qui sont aussi parti d'Abisko, mais quelque jours avant moi. Arrivé à destination ça grimpe rapidement via une forêt, agréable au vu de la chaleur. Je m'aperçois vite que l'anti-moustique suédois est super efficace. Une cascade fort bienvenue pour recharger la gourde et les mirettes. Enchaînement de lacs sur un plateau. Je recroise le groupe qui est plus rapide que moi, ils veulent aussi faire le Kungsleden jusqu'au bout.
Pour ce soir je m'arrêterai avant eux (ils ont pas les 15km du matin dans les pattes) mais il y a des chances qu'on se recroise. Je pose la tente à 19h, soupe face au soleil. Une journée moins fatigante que les précédentes à moins que ma vieille carcasse prenne le rythme au bout d'une semaine.
29 juillet : Tsielekjakka - Tjieggelva
Levé tôt avec toilette dans la rivière, pliage de tente et café avec le suédois du groupe. Je trace seul, on est plus dans la forêt, c'est une petite ascension facile. Trop facile sûrement car trois quarts d'heure après, pause pour me désaltérer et je m'aperçois que ma gourde ne pend plus sur le côté de mon sac. Si elle est tombée, vu que je suis sourd comme un pot, je l'ai pas entendu. Je pose mon sac sur un rocher et speede avec mes bâtons sur le chemin parcouru. Et forcément je l'avais paumé à la rivière du début ... Retour au sac, c'était bien la peine de partir tôt.
Donc, petite ascension peinarde puis plateau à courte végétation, une montagne d'un fascinant gris-vert sur la droite. Des cours d'eau sur le trajet où je peux recharger ma gourde maintenant bien ficelée. Un enchaînement de lacs apparaît au bout du plateau et j'attaque la descente après ma pause de 13h 1336iseé. Le chemin longe pleins de petits lacs, pénètre dans une forêt. Le dernier petit lac a une île en son centre. Avalon ?
Je poursuis à travers la forêt pendant un moment avec une bonne claque à un moment, une grosse rivière sauvage qui surgit. Impressionnante ! Le chemin suit la rivière qui ne cesse de gonfler, jusqu'à se scinder en deux au niveau d'un éperon rocheux et de se jeter dans un lac. Deux ponts traversent au niveau de l'éperon, le Kungsleden continue après. Je pose ma tente vers 19h d'en bord du lac.
Pal le suédois et Pavel le tchèque du groupe en font autant, Élisa la française veut se faire 9km en plus des 19 du jour. On lui dit au-revoir, sortant nos cantines et tchatchant peinard au bout du lac. On économise nos forces pour l'étape du lendemain notée 'challenging' par le guide.
30 juillet : Tjieggelva - Vuonatjiken
Il a plu cette nuit et la température a bien baissée. Du coup le bain matinal prévu se transforme en toilette rapide avant le café et des biscuits accompagnées de baies qu'on trouve dans le coin. La montée vers le plateau se fait dans le froid et la brume, ce qui change des jours précédents. L'ambiance landes dans la brume pose l'ambiance, un brin fantastique.
Je trace un bon moment mais mes guibolles se rient presque de l'ascension. Lacs et cours d'eau renforcent le côté higlanderisant. Je traverse de nombreux troupeaux de rochers, abandonnés par leurs bergers cyclopes. Sur le chemin se trouve un magnifique kàta, un abri traditionnel des éleveurs Sami lors des pâturages. Celui-ci est encore utilisé. Après un café bienvenu en son fronton, je reprends la marche.
Peu de temps après, j'aperçois des formes dans la brume. Des rennes. Une dizaine. J'approche le plus précautionneusement possible et me rend compte qu'il y en a aussi à droite. Un troupeau d'une centaine de rennes, silhouettes fantomatiques qui se détachent au fur et à mesure. Scène d'autant plus magique que la brume se lève et qu'en fond apparaissent des lacs et des montagnes. Sentant ma présence, ils finissent par s'éloigner mais mon âme a pris sa part.
Sur un petit nuage après cette apparition, j'entame la descente qui le fait retrouver la forêt puis une succession de petits lacs et une rivière en pleine forme. J'arrive à la communauté sami de Vuonatjiken d'où je dois prendre un bateau le lendemain. Parti à 7h, arrivé à 19h, 29 bornes, bien content de me poser. Je retrouve mes suédois, française, tchèque et un couple de jeunes suédois et leur chienne. On gazine en commun avant de rejoindre la chaleur relative de nos tentes.
31 juillet : Vuonatjviken - Jakkvik
Le bateau n'étant qu'à 9h, cela laisse le temps d'apprécier le café au bord du lac. Toujours frisquet mais pas de pluie.
C'est la dernière traversée durant le Kungsleden. Aujourd'hui, je sors du cercle polaire durant le trajet. Et ce soir j'aurais fait la moitié du parcours avec de l'avance. Selon le guide, j'en suis au à l'étape 18... J'ai un peu bourriné sur le rythme et je compte lever le pied.
La traversée terminée, on entame l’ascension dans la forêt, comme chaque jour, chacun.e a si rythme, ce qui me permet de marcher seul (j'ai aucun soucis pour socialiser le soir, mais pendant la marche, j'aime bien l'introspection). Le plateau du sommet est du genre humide et plus court que les précédents.
Du coup redescente au bout d'une heure, une belle descente dans la forêt avec un très beau lac qui apparaît. Dernier lac à traverser maintenant. 'Ah, non, tu as dit que c'était ce matin !'. Bravo, cher public, tu suis. Mais là c'est à la rame. Et comme les randonneurs viennent des deux rives et qu'il y a trois bateaux, avec trois passagers max, il y a un casse-tête d'aller-retour à avoir à chaque fois pour qu'il y ait au moins un bateau sur une rive. Tu as du mal à suivre ? Petite explication par l'exemple. On arrive au fur et à mesure sur la rive nord, il n'y a qu'un bateau. Les trois premiers arrivé.e.s et leur chien traversent avec le bateau, débarquent les sacs et le toutou, accrochent les deux autres bateaux avec une corde, un garde le chien et les deux autres ramènent les trois bateaux, on embarque à huit, on traverse mais du coup y a plus de bateau en face, donc deux personnes ramènent deux bateaux et retraverser avec un. Vous avez une heure pour calculer le nombre de trajets en bateau. Tout ça sous une pluie diluvienne qui a commencée il y a peu. Crevant ? Bof, moi j'étais dans un bateau avec un suédois sympa qui fait du kayak régulièrement...
Reste plus que 5km de marche pour arriver à destination, mais sous une bonne rincée. Arrivé.e.s trempés. Premier village traversé depuis le début, pas plus de 100 habitants grand max. Après concertation, chopage d'une place en dortoir avec le tchèque, ce qui nous permet d'être au sec, de prendre une douche chaude (raaaah, la première depuis le 20 juillet), avec sauna gratos (mais j'aime toujours pas ça), cuisine, salle commune. Bref ambiance auberge de jeunesse et délassement, avec razzia au supermarché avec oeufs, saucisse de rennes et du pain pour changer des soupes. Bref l'embourgeoisement total et cassage de karma roots. Une quinzaine de personnes environ dans la pension, qui vont dans les deux sens du Kungsleden. Je tape ces carnets après une soirée sympa dans la cuisine, et la première bière depuis deux semaines, et un set improvisé piano / danse dans la salle commune par deux voyageuses qui viennent de s'y rencontrer.
1er août : Jakkvik - Luvtavrre
La pluie ne tombe plus, le soleil percé même à travers les nuages. Certain.e.s veulent continuer à profiter du confort ambiant, d'autres tracer rapidement pour relier deux étapes. Je prends le départ en solo pour retrouver le côté introspection du début, et de fait ne croiserais pas grand monde aujourd'hui. Montée dans la forêt, traversée d'un plateau sous grand vent, redescente, croisade de petits lacs.
Journée très calme, voire bucolique avec pause de 13h auprès d'un gros rocher dans les bois, en finissant ma saucisse de renne. Au bout d'une quinzaine de bornes, blocage sur un lac. Là, j'entends vos protestations , 'les lacs c'est magnifique, on on a compris, mais c'est un peu magnifique tout le temps', t'en a pas marre à force ?
Ben non parce qu' il y a les lacs enchâssés dans les vallées, ceux nichés sur les plateaux, ceux à l'orée des forêts ou cachés à l'intérieur, de taille, couleur ou forme différentes, avec ou sans îles .... Et surtout il y a la découverte, qu'elle soit progressive ou soudaine, récompense de tes heures de marche, du coup, à chaque fois un enchantement. Je décide d'y planter ma tente, et vu qu'il n'est que 17h m'accorde une bonne séance de lecture au soleil.
2 août : Luvtavrre - Barasjuhka
Passage en forêt, le vent s'est calmé, il fait même bon. Je croise toujours de beaux gros rochers moussus dans les bois, auprès desquels je ferais quelques pauses désaltérantes et 1336ienes. Au bout de deux heures et demi j'arrive dans un petit bled, pas plus de 20 habitations, mais il y a un café, ô joie, ben non, trop tôt il est fermé. Je poursuis ma route pour arriver en berge d'un nouveau lac dont je suis le contours, toujours sur des rives arborées, cela enchaîne avec un autre lac puis un regroupement de autre, cinq maisons, dont un gîte où je ferais une pause café/glace. Il est 14h, j'ai fait une 15aine de bornes depuis ce matin.
Je remonte une rivière turbulente, la traverse, continue avec une autre du même acabit. C'est apaisant, d'autant que je ne croise personne. Je décide de me poser sur un rocher sur la berge pour bouquiner et terminé le très prenant 'Cartographe des Indes boréales' d'Olivier Truc (merci Fred pour le conseil). Je poursuis encore un peu, traverse la rivière et tombe sur une cabane/refuge. Du coup, je décide d'y squatter, coupage de bûches pour le poêle, une soirée et une nuit au chaud en perspective, et sans tente à monter et démonter.
Très bien dormi, café en bord de rivière. Il est 7h passés quand je me mets en route. Je sors rapidement des bois pour monter vers un plateau, entouré par des montagnes. Comme toujours de nombreux petits ruisseaux et le chemin est boueux vu ce qu'il est tombé ces derniers jours. La marche est de# plus agréable, l'esprit flâne. Je ferais ma pause midi 1336 juste avant une rincée qui alterne avec un bon soleil.
Au détour d'un pré, je stoppe net ayant aperçu un renne et un faon. Je me fais le plus discret possible, d'autres arrivent mais moins d'une dizaine. Ils me captent et se cassent. Tout guilleret, je continue mon chemin, ne croise quasi degun de la journée. Je suis toujours sur un plateau, bloque sur les cinquante nuances de vert d'une montagne sur ma droite, longe des petits lacs.
Je me fais tellement prendre par le paysage que je dépasse le lieu où je comptais camper. Je fais une pause sudduk sucré arménien, reprend une averse sur la gueule en continuant sur le plateau et pose ma tente au milieu d'une prairie, bien serein après cette nouvelle étape.
4 août : Björkfjället - Stabburet
Nuit venteuse mais le duvet fait le job. Ça souffle toujours ce matin, je pars bien emmitouflé. Le chemin continue sur le plateau, et malgré les grosses rafales c'est toujours agréable dans de tels paysages. J'arrive à un embranchement qui permet de prendre un raccourci pour Ammarnäs, l'étape du lendemain. Je jette un regard méprisant sur le panneau et poursuis sur le Kungsleden.
Traversée de rivière via un joli pont de bois avant de continuer sur une crête. Des rennes en vue, je m'immobilise pour profiter jusqu'à ce qu'ils partent, vision magnifique quand ils parcourent la ligne de crête. J'en verrais plusieurs fois en cette belle matinée. Je redescends via une forêt, fais ma pause sudduk / 1336, puis me tape une belle montée dans les bois. Un petit renne, surgissant d'entre les arbres, me coupera le chemin à quelques mètres. Je remercie mon bon mojo et continue l'ascension d'un pas plus léger.
Le plateau est aride, je trace en attendant de trouver un bon spot pour planter la tente et aussi un petit lac indiqué sur ma carte pour recharger en eau, ce qui n'est jamais un soucis en Laponie, l'eau est partout (je m'en sors tranquille avec ma gourde d'un litre et demi). J'arrive au lac, et bon mojo toujours, il y a un mignon petit refuge où je peux passer la nuit.
5 août : Stabburet - Ammarnäs
Au sommet, on y a une très belle vue. Après une petite ballade sur les rives, je vais prendre un chocolat chaud au café et surtout capter le wifi. Pas connecté depuis le 20 juillet, pas de manque mais je dois réserver mon train pour Stockholm et mes nuits d'auberge de jeunesse, puis poster des news sur Fessebouc. Après ça, courses, lecture du Kraken de China Miéville au bord de l'eau, écriturage avant d'aller boire une bière avec Élisa et Pavel, que je n'avais pas vu depuis deux jours et qui viennent d'arriver.
6 août : Ammarnâs - Vuomatjâhkka
7 août : Vuomatjâhkka - Tamasjön
8 août : Tamasjön - Syter
9 août : Syter - Hemavan
Il a plu une bonne partie de la nuit et la brume recouvre le paysage ce matin. Il est très tôt, je plie la tente bien humide et commence à grimper. Ambiance Chien de Baskerville avec la lande et le smog. Et rapidement il se met à pleuvoir. Le sentier est un ruisseau, mais je commence à avoir l'habitude. Lorsque la pluie s'intensifie, il est dans les 10 heures du mat', trois heures que je suis parti. Je squatte un refuge le temps que ça passe, me réchauffant à coup de 1336. soucis, ça ne passe pas, et si j'étais seul en arrivant, là on se retrouve à 6 dans un petit espace. Du coup, je prends mon courage à deux mains, sans oublier mon sac, mes bâtons et mon k-way, et reprend la route.
Je pénètre dans la vallée glaciaire de Syterkalet, impressionnante, enchâssée entre des collines bronze, en partie recouverte de neige ou de cascades. La tempête se déchaîne, je mange des murs d'eau dans la tronche. Certes, j'en chie mais c'est vraiment envoûtant, comme vivre une épopée mythologique en direct, mille fois mieux qu'avec des effets spéciaux hollywoodiens. Je devine des gens qui se balancent des rochers dans la gueule par delà la brume, Ragnarök n'est pas loin. Mais fidèle à mon éthique de gnome ranger, je trace ma voie et traverse la vallée.
A la base, je comptais poser ma tente à la sortie de celle-ci, mais vu que la pluie en cesse pas et qu'il n'y a aucun endroit abrité, je continue. Et même si parfois cela se calme, c'est toujours bref. Après avoir longé une crête, passé devant un téléphérique (que je refuse de prendre même si cela abrégeait ma galère), je descends via la forêt pour l'étape finale, le village d'Hemavan, avec la tour octogonale de son Naturum et les poteaux signifiant la fin du Kungsleden. Ça y est, je l'ai fait, 20 jours au lieu des 28 indiqués dans le guide, mais le pinguin est parfois têtu.
Je descends m’approvisionner en saucisses de rennes et tomates à l'ICa du coin, cherche un endroit au sec, mais n'en trouve pas vu que la pluie ne cesse pas, et revient planter ma tente à la sortie du sentier. Trempé mais heureux, je m'endors sans trop de soucis.
10 août : Hemavan - Umea
La pluie n'a pas cessé de la nuit. je traîne dans la tente en lisant avec le café du matin dans l’espoir que ça se calme, mais non. Du coup je plie la tente trempée et me cale au café du supermarché du bled, ce qui me permet d’être au sec et d’écrire mes cartes postales. A 13h, je chope le bus pour Umea, mon étape avant Stockholm, histoire d'avoir un sas avant le retour dans la grande ville et d'y visiter le plus grand musée de guitares vintage d'Europe. Six heures de bus, j'attaque les aventures de chasseurs isolés dans leurs cabanes, racontés par Jorn Niel, conseillé par Elodie avant mon départ. Pas de camping ou d'auberge de jeunesse, j'ai chopé un airbnbb pas trop cher, ce qui me permet de faire sécher la tente, de faire une lessive et de prendre une raaaah lovely douche.
11 aout : Umea
Apres une nuit dans un lit et une douche, des concepts simples bien sympa au final, direction le centre-ville après avoir traversé foret et parc. Apparemment le retour á la civilisation a été trop brutal, impossible de visiter le musée guitare, car pour cause de Covid il faut s'inscrire au moins deux jours en avance. Du coup, prochaine étape avec le musée des Beaux Arts, après une ballade sympa en bord de rivière.
Mais caramba, encore raté, il est fermé les mercredi. J'aurais même droit un ´bunk´ dans la face avec une porte automatique qui ne s'est pas ouverte. Hésitant à repartir élever des rennes après ces deux fails, je tente un troisième musée. Ça sera bon pour celui-ci, gratos en plus, qui mêle partie extérieure avec un camp sami, qui présentent diverses habitations réelles, pas reconstituées, et une partie intérieure plus contemporaine.
Ballade et bouffe en bord de rivière avant de rejoindre la gare pour le train de nuit pour Stockholm. Dernière défaite de la civilisation après trois semaines en pleine nature, la sortie USB de ma tablette est pétée, batterie à plat et donc impossible à recharger .... Juste l'année où je me suis laissé convaincre de ne pas me charger avec pleins de bouquins et d'en prendre des numériques. J'ai fini mes livres physiques durant le Kungsleden, plus rien à lire maintenant dans le train ... C'est la première fois que je vois une vraie {courte} nuit depuis 3 semaines, on est plus au sud que la Laponie.
12 aout - 16 aout : Stockholm
L'avantage d'arriver á 7h du mat et de ne pas pouvoir te poser, toi et ton sac, à l'auberge de jeunesse avant 15h, c'est que tu peux visiter la vieille ville, hyper touristique, alors qu'il y a degun dans les rues. J’enchaîne avec le musée médiéval, intéressant et gratos, avant de rejoindre Gustav, rencontré durant le Kungsleden, à l’hôtel de ville, joli bâtiment de briques rouges en bord de mer, puis à un café. Il me fait découvrir un sentier et une plage sympa pas très loin de là où je vais squatter.
On se quitte ensuite et je vais poser mes affaires à l'auberge, Ça va être cool de tomber le sac à dos après 3 semaines. Sauf que c'est une ´digital hostel´, y a pas de réception physique et que tu dois rentrer le code reçu par mail, qui indique aussi ton numéro de chambre, de lit et le code de ta chambre.. Pour cela il ´suffit´ de se connecter au wifi pour consulter tes mails sur ton smartphone, que j'ai toujours pas, ou ta tablette, complètement déchargée donc .... Bref, merci à Odliz pour la hotline depuis Marseille, sans qui je serais encore en train de fulminer devant la porte. Apres avoir posé mes affaires dans cette auberge cheap, où il y a plus de travailleurs précaires genre livreurs Deliveroo que de touristes, je passe par l'ICA, la chaîne de supermarchés pas chère, pour choper de quoi faire un pique-nique au bord de l'eau.
Et c'est avec mon Kaviar en tube, des avocats et une bière, à 3,5 degrés, plus fort c'est dans les magasin spéciaux, les systembolagets, pas le droit en supermarché. Que ce soit dans les systembolaget ou les supermarchés, c'est pas si cher {4 euros max pour celles que j'ai chopé pour mes piques-nique du soir}, mais apparemment dans les bars ça tabasse. La baignade est fraîche mais vu que je vais passer la nuit au chaud et au sec, never mind. Meme si la plupart des occupants du dortoir de 6 bossent de nuit, et entrent et sortent durant toute la nuit donc, je ferais de bonnes plages de dodos ici.
Durant ces journées à Stockholm, je parcours beaucoup la ville, préférant la marche au métro. Comme elle est constituée de 17 îles, reliées par une 50aine de ponts, tu longes tr´s souvent de l'eau, que ce soit des canaux ou le bord de mer. Ce qui fait pleins de spots pour les pique-niques. . Belle ville, architecture classique, peu de voitures. Pas mal de parcs, beaucoup de musées dont pas mal de gratuit {les 2 tiers de ceux que je visiterais}.
Parmi mes préférés celui du Vasa. Ce bateau, qui devait être le fleuron de la marine de guerre suédoise, a coulé en moins dune demi-heure le jour de son inauguration en 1628. Et pourtant le maire de Stockholm n’était pas Gaudin à l’époque. C'est la scène d'ouverture du ´Cartographe des Indes boréales´ d'Olivier Truc. Le navire a été remonté dans les 1960's et après un boulot de malade a été reconstitué à 98% avec ses pièces d'origine. Le résultat est bluffant, le musée super bien foutu, avec des passerelles sur plusieurs niveaux qui permettent d'avoir divers points de vue sur le navire, les détails de l'histoire, de l’enquête qui a suivi {aucune condamnation, mais incompétences multiples, en gros pas assez de ballast pour mettre plein de canons}, l'épopée du renflouage et de la reconstitution.
Très chouette musée d'histoire aussi, que je ferais en deux fois, l'avantage de la gratuité, avec une première session préhistoire et vikings et la suite deux jours plus tard. Musée de la photographie, de l’antiquité chypriote, d'Art moderne, j'ai largement eu de quoi me cultivationner. Part contre, impossible de trouver un concert, que ce soit punk ou tout simplement dans une petite salle. Vu aucune affiche, rien sur le net. Trouvé un lieu anar´, Kafé44, mais fermé et aucune infos. Tant pis.
Petite échappée en train à Upsala à 70 bornes de Stockholm, dernier lieu païen á avoir résisté à la christianisation,. Ce fut la capitale des premiers rois de Suède, parmi les tombes exhumées, deux hommes et une femme. Très chouette musée qui présente à la fois le contexte historique et les travaux archéologiques. Il y a une pierre qui aurait été un autel de sacrifice, mais scientifiquement pas de sang découvert dessus. Il y a des chances que ce soit de la propagande chrétienne pour diaboliser les païens, et donc motiver la ´croisade´. La ville, haut lieu universitaire á priori, est agréable, avec un canal qui la traverse. Une impressionnante cathédrale en son centre.
Une journée dans l'Archipel, principalement sur l’île de Vaxholm, à moins d'une heure de Stockholm en bateau, avec une impressionnante forteresse, qui était le dernier point de défense avant la ville. Les Russes ravageront le reste de l'archipel en 1719 mais seront repoussés á ce point. Je pousserais un peu plus loin vers la très bucolique Grinda, ballade seul au monde entre criques enchanteresses et foret. malheureusement l'eau est trop froide pour une baignade {il pleut par intermittence depuis 3 jours}.
L’après-midi passe vite sur ce petit bout d'archipel, et c'est empli de sérénité que je prends le bateau pour deux heures de retour tout aussi enchanteur parmi la myriades d’îles. Certaines sont toutes petites, désertes, voire avec une seule maison, d'autres plus grandes. Par contre ca sent pas le prolétariat en général ces piaules. Arrivé en début de soirée, je booke mon vol pour le lendemain, avant de me faire un dernier pique-nique au bord de l'eau.