Mexique 2003

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Vendredi 4 juillet

L'aventure commence à Marignane après un réveil à 5 h du mat' (motherfucker), quand je m'inscris pour le vol, la nénette me dit que mon ami s'est inscrit peu avant et si je veux qu'on soit à côté. J'veux bien être dans le pâté mais j'comprends que dalle. Et là elle me montre un autre créteux (j'ai une iroquoise toute fraîche), je lui explique alors que les punks ne voyagent pas forcement en troupeau. Bon finalement je sympathiserais avec le Flavien, autre vieux keupon de 32 ans, fan de techno et d'indus,  qui ne supportent pas les punk conservateurs qui se la jouent 77, et qui a négocié son licenciement d'une imprimerie dans le Nord pour se payer quelques années sabbatiques. Là, il se paye 3 mois au Mexique.
Après un long vol où j'ai pas fermé l'œil et où j'ai rien compris aux Simpson en anglais, on arrive à Mexico. Pu rien voir du ciel, plein de nuages et de pollution. Alex est bien là, ouf, il revient juste du Chiapas. j'ai rencontré Alex y a environ 5 ans lors du Comité anti-expulsions de Marseille, il était membre d'Aguascalientes, Comité Chiapas de Marseille. Le môssieur est très sympa et agréable si on n'est pas allergique au cynisme et à l'humour noir. Il est retourné vivre à Mexico cette année après plusieurs séjour dans le pays et au Chiapas comme observateur étranger.

 On embarque le Flavien avec nous, histoire qu'il cherche pas un hôtel en pleine nuit. Après avoir posé les sacs, on flâne un peu dans le quartier Coyoacán où vit Alex (il coloue avec Adriano un quarantenaire un peu alcoolo sur les bords mais assez sympa), quartier un peu bohème, qui se boboïse mais qui garde des îlots populaires. Il est pas loin de la maison où s'est fait buter Trotsky
(Kronstadt !!!!!!!!!!!!!). Quelques bières dans une cantina (ici on sale sa bière, beurk) et quelques quesadillas (galette de maïs frite dans l'huile bien grasse) au huitlacoche (champignon moisi) et au
nopal (cactus) et une gordita au chicharron (peau de porc frite....). Les deux premiers étaient super bons mais l'dernier carrément gras. Bon faut dire que pour bouffer léger au Mexique faut en vouloir ! Après au lit, enfin plutôt à la moquette vu qu'il n'y a pas de matelas de
rab' mais bon avec le duvet c'est jouable.

Samedi 5 juillet

Ley seca.... Ca veut dire loi sèche. Vu qu'il y a les élections législatives, la vente d'alcool est interdite autant dans les magasins que dans les bars... Et ça du Vendredi minuit au lundi matin. On a bien acheté des litres de bières vendredi soir, mais on les a vidé depuis. Là on est dimanche minuit et pas bu une bière depuis 24h.... M'enfing une grasse mat' ce samedi pour récupérer un peu du décalage horaire. Bouffer une salade avocat, cactus, fromage vu que la gordita de la veille avait du mal à passer. Alex nous lâche pour passer l'aprem' avec sa copine, Vanessa dite la Flaca (la maigre), qu'il n'a pas vu depuis trois semaines. On prend le métro qui est le même le parisien (ligne belleville, pas la 14 faut pas déconner) vu que c'est du Alsthom. Rigolo de se retrouver en terrain connu. On chope une chambre d'hôtel pas chère pour Flavien, va bouffer une salade avocat, cactus, fromage et on va flâner dans le centre ville, le centro historico (rappel : Mexico est une ville de 20 millions d'habitants). Dans les rues de Mexico, le gouverneur du PRD (Parti Révolutionnaire Démocratique, l'équivalent de notre PS social-traître) a fait installé en pagaille de borne SOS, tu te fais aggresser, t'appuies dessus, les keufs arrivent. Bon ok, faut arriver jusqu'à la borne et qu'on te laisse appuyer sur le bouton... Bon, bref c'est la même démarche démago que les caméras de vidéo surveillance de Noailles, ça coûte cher, ça sert à rien et ça évite de s'occuper de la misère sociale. 

Le Zocalo, la place immense est notre première étape. Zocalo ça veut dire « socle » parce qu'au début il voulaient faire un immense monument à l'indépendance qui n'a jamais dépassé le stade du socle. Y a plein de vendeurs de produits touristiques, des gens déguisés en indiens qui font des danses et deux tentes qui servent de rassemblement à l'extrême gauche. En effet, le Zocalo est le lieu des rassemblements protestataires en général. Parmi tous les groupuscules mao, trotsko, zapato, etc... Y avait aussi une CNTE (Confédération Nationale des Travailleurs de l'Education). Bon y z'avaient pas trop l'air d'anarcho-syndicalistes mais vu mon niveau en espagnol j'ai pas pu vérifier. Autour de la place y a une immense cathédrale, le palais présidentiel, le palais du gouverneur. Y a aussi les ruines du Templo Mayor, plus grande pyramide de Tenochtitlàn, ancienne capitale aztèque. En effet quand Cortès a pris la ville, les espagnols ont tout rasé pour construire Mexico. Les plus vieux bâtiments coloniaux sont fait de la même pierre rouge que les bâtiments aztèques. D'ailleurs, les espagnols ont construit sur l'ancien lac et depuis, des bâtiments s'affaisse. La plupart des vieilles églises du centre penchent très sensiblement d'un côté ou de l'autre. 

Avec Flavien, on décide de s'enfoncer dans les rues alentours, vu que c'est jour de marché. C'est pas le marché pour touristes, mais plutôt local avec fringues, bouffe, tupperwares et autres cds pirates (industrie florissante au Mexique, ou les cds compil de 50 titres MP3 sont vendus aussi bien sur les marchés que dans le métro). Après avoir traîné un bon moment, on va visiter les églises et cathédrales, se fait pointer au Palais présidentiel because j'ai pas mon passeport et on monte au 4e étage de la tour Latinoamerica (monstrueusement laide mais un des rares bâtiment qui n'a pas souffert du dernier tremblement de terre). D'en haut on s'aperçoit réellement que Mexico c'est monstrueusement grand. Après ça, on cherche un café où il y a des expresso. Si vous vous souvenez de mon traumatisme guatémaltèque où le seul café servi est le café americano, c'est à dire du jus de chaussette, ben vous comprendrez ma frénésie expresso parce qu'au Mexique, l'americano prime aussi. M'enfing, on en trouve un carrément pas mauvais. Il commence à pleuvoir sa race (on est en pleine saison des pluies), Flavien rentre à son hôtel et je me précipite à la station de métro. Truc con, la grille est baissée. Bon je vais attendre un peu qu'ils
ouvrent. Dans un coin, un couple de mecs qui se faisait des bisoux s'interrompt et me regarde géné. Je fait l'air de rien en espérant que le métro réouvrira bientôt. Un des mec me dit trois trucs en espagnol, j'lui réponds « no entiende espagnol, soy frances » (z'avez vu comme j'assure !) et le mec m'explique en anglais ben que cet entrée est condamné et que c'est un rencard gay... Je m'excuse de les avoir dérangé et vais prendre le métro un peu plus loin.
Je retrouve Vanessa et Alex chez lui. J'ai fait les courses en passant et je leur fait un riz à l'espagnole sous les yeux interloqués de Vanessa (elle est cuisinière de formation et connais
pas cette méthode). Remarque culinaires : pour le riz mexicain c'est trois doses d'eau pour une de riz (pour les incultes en France c'est deux pour une) et les oignons mexicains sont monstrueusement gros. Après avoir sifflé nos deux dernières bouteilles de bière, on ramène
Vanessa chez ses parents et on va boire un coup avec Alex. M'enfing on va boire un chocolat à cause de cette putaing de ley seca. On tchatche un moment et on va s'pieuter.

Dimanche 6 juillet

Re grassemat', le décalage horaire n'étant pas amorti. Alex a rencard avec un pote pour un plan job photo (il est photographe), je retrouve Flavien et on va au café qui fait des bon expresso (j'crois que ça va être notre lieux de rencard). L'Flavien veut absolument se faire le zoo de Mexico et j'négocie le parc autour et le musée d'art moderne dans le pack après-midi. L'parc de Chapultepec est immense et bondé, c'est la sortie familiale du dimanche. Plein de tiendas (échoppe sauvage) de bouffe et jouets pour gamins (le déguisement de Spiderman est à la mode). On flâne pas mal jusqu'au musée d'art moderne. Et cool, le dimanche c'est gratos. Direction ensuite le zoo oui y avait des pingouins très mignon et un ours blanc très rigolo. Avec ces conneries, l'aprem' se passe et on va au rencard où on doit retrouver Alex. Il se pointera avec ¾ d'heure de retard à cause des bus mexicain et pendant ce temps, on aligne les coca en maudissant cette mutherfucker ley seca. Alex se pointe, recoca et remotherfucker ley seca. Alex décide de nous faire visiter les quartier populo du coin mais le constat est rapide : c'est mort because of motherfucking ley seca. Même la place Garibaldi, celle des mariachis est quasi déserte, même les cantina sont fermées... On bouffe des tacos en buvant un tepache (fermentation de tamarin et d'ananas). Un chanteur minable squatte notre terrasse et finit de nous casser le moral. Devant la débandade, on décide de se rentrer. A Coyoacan, il y a une descente
de flics impressionnante. Alex demande ce qu'ils foutent là et en fait c'est pour saisir les véhicules débridés... Style opération super urgente dans un pays où la misère sociale est omniprésente. Ça
m'rappelle Marseille et les descente de keufs contre le marché de la porte d'Aix.... On s'rentre, Alex écoute le résultats des élections et j'finis de taper ces carnets.

Lundi 7 juillet

Cette fois c'est Alex qui fait tirer le pieu vu qu'il a veillé tard. On change le rencard avec Flavien car on est à la bourre. La standardiste de l'hôtel fait bien passer le message, faut dire que la description qu'en fait Alex est imparable « es un punk ». Pas trop de clodo dans le métro mexicain sûrement parce qu'il y a un flic par entrée (d'ailleurs, petit détail, le tourniquet ne rend pas le billet
une fois qu'on est entré). En général il n'y a que des vendeurs de cds gravés qui s'incrustent dans les rames, vendeurs appartenant à des réseaux qui se partagent les territoires, etc., etc.. Façon la
réalité sociale du Mexique, c'est pas jouasse... Hier dans la rame du métro, deux gamins marchaient à quatre pattes tout en cirant les godasses des passager et en attendant une obole. On retrouve Flavien au café expresso qu'on aime bien et Alex nous raconte une nouvelle histoire rigolote : à  côté c'est la place de la Solidarité et il y a quelques années c'était le repère des gamins des rues qui squattaient l'endroit. Pour le voyage du pape au Mexique, la police a fait une
rafle, enfermés les gamins dans un entrepôt et ne les a relâché qu'après le départ du pape... Depuis à côte de la place « propre » a été construit un Hilton....
Pour l'aprem, Alex nous entraîne à Tépito, le marché de contrebande de Mexico. C'est un souk immense mais organisé où on trouve de tout : cds de MP3, fringues, dvds pas encore sorti (Némo, Hulk, etc....), hi- fi, godemichés, des images du christ et des cds de musique religieuse, etc....Et ça sur une surface hallucinante. Le lieu est un barrio bravo, un quartier « couillu », car évidemment aucun des box n'a une patente et chaque fois que les keufs sont descendus mettre de l'ordre dans tout ça, ben y a eu des affrontements de sa race et le souk tient encore. On trace ensuite à la merced, quartier de marché plus légal juste à côté mais aussi haut lieu de la prostitution.
Prostitution bien évidement interdite mais un flic, généralement bien gras (c'est pas ma faute si ce sont des caricatures !) veille sur les filles de chaque tronçons de rues... Alex nous emmène dans une cantina la muñeca du quartier, bien roots. Des photos de femmes à poil font face à des images saintes, il y a même une statue de Saint Judas (pas le traître, l'autre) que le patron a acheté après une collecte et qu'il doit ramener dans son village. La pinte est carrément pas chère. Comme d'hab' Flavien a un succès fou avec sa crête et les deux tables à côté nous branche. A la première, un mec bien torché n'arrête pas de nous dire qu'il y a que des gens bien ici, qu'il est prêt à nous héberger et nous offre une tournée. L'autre table est plus lucide, un mec et une meuf qui sont ravis de rencontrer des français (le mec baragouine un peu de « françois ») et nous tchatche du son de Veracruz, une salsa à la mode mexicaine. Deux pintes plus tard, on ressort. Alex nous fait faire un petit détour pour qu'on assiste à une scène glauque. Dans une rue, les putes défilent d'un trottoir à l'autre en file indienne et en continue pendant que les mecs matent et font leur choix. Il ne manquent plus qu'ils leur regardent les dents.... On est loin du Mexique des Mariachis... On flâne ensuite du côté du marché religieux (qui côtoie celui des jouets) pour vérifier que le squelette est bien une constante de la religion « catholique » mexicaine. Il y en a dans toutes les pauses, dans tous les déguisements : en mariés, facteur, etc..
On décide ensuite de rentrer à Coyoacan mais on se prend un orage de sa race sur la gueule. Et quand je dis de sa race, c'est de sa race avec grêlons et tout ! On s'est réfugié sous la bâche d'une tienda et on voit Tlaloc (divinité aztèque de la pluie) se déchaîner. Des mecs n'arrêtent pas d'écoper pour que les magasins ne prennent pas l'eau. On reste plus d'une demi-heure à l'abri puis on tente de traverser le marché jusqu'au métro. Fermé, inondé... On marche alors jusqu'au Centro historico et on rentre à Coyoacan. Alex a rencard avec la Flaca et on cherche une cantina avec Flavien, histoire de s'envoyer quelques bières. Toutes sont fermées et on s'aperçoit que le quartier est bien bourge. On fini au seul bar ouvert, El Hijo del Cuervo (Hijo del puto, plutôt ¡) où y a sélection à l'entrée (mais vu qu'on est étranger on doit être blindé de thunes..), où l'ambiance c'est rock FM à fond et où la bière est super chère. C'est le rencard des fils de bourges de Mexico. On se croirait à Aix ! On torche une Sol et on se tire (et encore il fallait montrer l'addition payée pour pouvoir sortir...). Sur ce, on décide d'aller se pieuter (Flavien à une heure de trajet pour rentrer au centre ville). C'était bien la peine que la loi sèche soit terminée...


Mardi 8 juillet

Que les fidèles de notre Sainte Eglise apostalistique, catholique et romaine ne lisent que la première partie de cette journée. Nous voici donc parti avec Flavien à la basilique de la Guadalupe. Il y a quelques siècles, la Vierge est apparu a un pauvre indien qui demandait rien du tout. Le pauvre type va dire ça au curé du coin qui n'en croit rien mais lors d'une deuxième apparition la Vierge s'imprime sur son tablier et c'est la preuve, le miracle et la béatification par Jean-Paul II des siècles plus tard. La Vierge de Guadalupe est devenu la Vierge tutélaire du Mexique. Bien évidement certains petit malins disent que cette apparition à un autochtone est tombée de façon providentielle et a grandement facilité ensuite l’évangélisation des indiens...
En arrivant au site, ben des basilique y en a deux. Trois en fait avec celle d'origine. La dernière date de la fin 20e, construite dans un style très moderne, elle était devenue nécessaire car l'autre n’était pas assez grande pour accueillir tous les fidèles en pèlerinage. Ça fait un peu grande nef spatiale. L'autre était un peu trop chargée pour moi. Dans le parc derrière, plusieurs sculptures représentent l'apparition, derrière l'ecclesiastique émerveillé, les indigènes font des offrandes. Plus haut, autour de la basilique originale, des sculptures de différents archanges. D'Uriel à Michel en passant par Gabriel, ils sont carrément dans la lignée de Magna Veritas (un excellent jeu de rôles longuement pratiqué où les personnages jouent des anges en 1990).
L'interieur de la basilique originelle est aussi très chargée. Comme au Guatemala, le Christ en croix est très sanguinolent. M'enfing, le plus intéressant c'est quand même l'ambiance du lieu. Ça
grouille de pèlerins. Y a une statue de 15m d'un Jean-Paul II hilare et en forme, plein de stand de photos qui vous proposent de vous prendre avec en fond la Vierge et JPII et tout ça sur un petit âne...
Apres avoir pris cette bouffée religieuse, on rejoint Alex et des photographes potes à lui (Ludo un français qui fait du reportage au Guerrero, Saul et Jose Luis) devant le Palais des Beaux-Arts. Ils nous expliquent qu'ils ont commence l’apéro tôt et qu'ils sont un peu entamés mais qu'on allait voir ce qu'on allait voir. Ils nous emmènent à la Epestosa, un cantina bien trash. Epestosa ca veut dire celle qui pue. Il y avait bien un autre nom a l'origine mais il a été oublié, l'actuel vient de l'odeur des chiottes... En rentrant, c'est très étroit, une seule rangée de table entre le comptoir et le mur. Les putes nous disent bonjour ainsi que les clients (Jose Luis a fait un boulot photographique ici pendant un an et ils y sont assez connus). En effet, ça sent... Ça parle fort, ça gueule, ça s'insulte, tout ça dans une ambiance bien virile. Un des mecs vient demander à Jose Luis si les deux créteux sont des nazis et devant sa réponse négative, on est vite accepté, d'autant plus qu'on est des frances et pas des gringos ! Ici on commande des bouteilles d'un litre de bière qu'on fait tourner entre potes. On va pas s’emmerder à sortir les verres ! Truc con, j'fais tomber la deuxième et là tout le bar applaudit en gueulant Cullero (enculé) !!!! Les frances sont rapidement les vedettes et on monte à l’étage pour écluser tranquillement. On tombe (enfin littéralement cette fois) les bouteilles tout en tchatchant. Un mec vient nous brancher pour de la
coke. On s’inquiète de l'absence de Flavien qui est descendu aux chiottes. En rigolant, Saul me dit qu'il espère qu'il s'est pas trompé de porte, vu que l'une est celle où les putes font leur office. Mais finalement le Flavien tchatchait avec la faune locale. Au bout d'un moment, un vieux vient nous brancher pour savoir si on veut acheter des brevets d'alcooliques. Comme on dit non, il nous propose une décharge électrique à partir de sa batterie portative... Tu tiens deux morceaux de fer et il envoie le voltage. C'est pour te refoutre le speed alors que tu commences à être bien torché. Flavien qui vient de remonter nous dit que c'est génial, qu'il vient de le faire trois fois... Pas
téméraires, on décide de le faire à trois (Alex vient de nous quitter car il devait retrouver sa copine au restau pour son anniversaire). Au début on sent rien, puis ben ouais, la décharge s’étend dans les avant-bras, on a un sourire à la con genre on assure (façon on a pas le choix, on peut pas décrisper le sourire...) et après relâche. Apres d'autres bouteilles et vu que l'heure avance, Ludo, Jose Louis et Saul décide de nous amener au 33 un bar gay mais pas que qui ferme tard. On y assistera à une scène de ménage théâtralisée entre un trav' et son copain, un numéro hilarant des deux videurs blusbrotheriens et a un fond sonore de daube mexicaine larmoyante. On rentre bien fait.


Mercredi 9 juillet

Toujours a Mexico. Bon si vous vous souvenez bien de la veille, ben le réveil s'est fait la tète dans l'cul. Flavien appelle vers midi, il est bien rentré hier soir mais n'est pas très en forme. On décide donc de faire cool, d'autant que je dois choper Sophie à l’aéroport à 18h.
La Plaza des Tres Culturas, c'est une place où à côté des restes d'une pyramide aztèque et d'une église chrétienne, l'Etat mexicain a decidé de construire un monument pour symboliser l’identité mexicaine des deux. "Ce qui s'est passe ici n'est ni une victoire, ni une défaite mais la douloureuse naissance du peuple mexicain." Un peu idyllique comme vision (les blancs sont aux commandes et les indiens crèvent encore la dalle). Le nationalisme mexicain est quand même
impressionnant. Y a des drapeaux partout, même sur les piaules des bidonvilles. En discutant un peu avec eux (sauf exception la gauche intello-artistique que nous a présente Alex), ben ils alternent entre le Mexique c'est les plus fort et on est des merde...En passant, c'est sur cette place qu'en 68 des milliers d’étudiants se sont fait tues par la police anti-émeute...
On quitte cette décevante place, pour aller au Palais National. Cette fois j'ai mon passeport, on peut rentrer. Le plus impressionnant ce sont les fresques de Ribeira, muraliste marxiste du début du siècle, mari de Frida Kahlo (y avait un film en son hommage à l'affiche en France en juin), ami de Trostky jusqu'à ce que celui-ci s'envoie Frida. Il y a quelques fresques qui représentent la vie
précolombienne mais la plus hallucinante est celle du Mexique moderne, une fresque immense qui recouvre une grande cage d'escalier et où la dernière partie du triptyque représente le communisme triomphant avec Marx au centre, comme fin de l'histoire. Bien bloquant. Pour rassurer les camarades anar', y a quand même Zapatta avec le fameux Tierra y Libertad inspiré des anars espagnols. 

Apres une minute de silence, je quitte Flavien pour choper Sophie à l’aéroport où Alex me rejoint. On la voit débarquer avec deux chariots de bagages et avant de choper l’infarctus, elle nous dit que c'est pas a elle et qu'elle file un coup de main a sa voisine de vol. Ouf.... Pour l'acclimater, on la conduit à deux cantinas bien plus présentable : le Palais Coronna (ici Sol et Coronna sont les bières de base est sont pas chères) puis au El Nivel, une des plus vieille de Mexico, la première cantina à avoir accepté les femmes de "bonne vie" et d'ailleurs ils ont du aménagé un placard en chiottes féminin vu qu'a l'origine il y en avait pas. Personne ne sait quel âge a le patron, il a la gueule d'un Dali ravagé et certains murmurent que c'est un vampire... On décide ensuite d'aller se pieuter, ça tombe bien, suis crevé de la veille.

Jeudi 10 juillet

Apres une nuit réparatrice, on décide de se faire Mexico en amoureux avec Sophie. Je lui fait visiter le centre (Zocalo, Tipito, fresques marxistes, etc..). On rejoint en fin d’après-midi Flavien et Alex pour se pointer a un vernissage de Jose Luis et Saul à Condessa, le quartier hyper-branchouille qui se la pète artistes européens. Bon je peut pas me saquer le milieu intello-artiste de gauche à Marseille et bien, je vous rassure, il est international.. Le but de la soirée devient pour nous d’assécher le bar gratos (du mauvais rouge mais ça fait français classieux...). J'crois qu'on a été vite catalogue pique- assiette mais on assume, d'autant que Saul et Jose Louis font un peu de social. Flavien va brancher des mexicaines, et on écluse sec. Philippe, un français expatrié vient nous rejoindre. Et la soirée étant bien entamée (nous aussi d'ailleurs), il propose qu'on s'termine chez lui. Ce qu'on fera avec de la bière jusqu’à 5h du mat'. On a tchatché un bon moment avec la copine mexicaine de Philippe, une féministe très intéressante, qui gamberge pas mal sur les relations au boulot. On s’écroule complètement torché sur le clic-clac du salon...

vendredi 11 juillet

On s'lève avec Sophie à 9h, la tête dans l'cul. On décide de s’éclipser et on va choper une chambre d’hôtel pour cuver. On émergera en fin d'aprem. Pour sauver notre karma, on va a l'expo
Kudelka au Palais des Beaux-Arts. On paye pas l'entrée grâce à nos cartes d’étudiants internationales (z'etiez pas au courant que je m'appelle David B. et que je suis en 8e année de médecine ?). Commencé fin 19e, la construction du palais a été assez haché pour cause de révolution. Pas mal de mélange art déco et art nouveau. Et des fresques de Ribeira (dont une l'homme au centre de l'univers qui lui avait été commandé par Rockfeller, milliardaire etasunien et finalement refusé car trop communiste !). Une trilogie sur le carnaval mexicain bien bloquante. Des fresques aussi de Risquieros, bien plus lyriques, qui représentent la liberté, la naissance de la patrie, la dualité humanité-progrès. Parfois limite Druillet dans le style. Bref, bien bloquant. Quand à l'expo, carrément bien aussi. Kudelka est connu pour avoir photographie le printemps de Prague. Mais il a aussi pas mal bossé sur le théâtre, les Tziganes (une salle avec des photos magnifiques) et sa dernière série intitulée Chaos, tout en panoramique et prenant les lieux de destruction de part le monde (pas mal du Liban). Il dira qu'il ne trouve pas ces lieux laid, mais que
seul l'acte de destruction est haïssable. On tardera pas trop a aller se pieuter vu notre état de fatigue.

Samedi 12 juillet

Ayé, la gueule de bois est passée. On s'est même levé tôt pour se faire Teotihuacan, gros centre aztèque au Nord de Mexico. Flavien nous rejoint à notre café expresso favori, tout excité de faire ses premières pyramide. Bon, je dois vous avouer que Flavien n'est pas un punk classique (un de ceux que vous trouvez au Tournez la Page, quoi), fan de musique électronique, trouvant que Sarkozy a du courage, il sillonne le Mexique et les Guatemala pour trouver, sous une pyramide maya, un vaisseau spatial qui lui serait destiné, prédestination confirmée par une voyante avant son départ. Sans rire. Mais il est très sympa.
Teotihuacan, ça veut dire la Cité des Dieux, parce que ça a été la capitale du plus grand empire précolombien. On y arrive après avoir pris le bus en gare routière. Vu qu'on est parti tôt, y a pas marée de touristes. Mais bon le Mexique, c'est comme le reste, mieux vaut éviter juillet-août. Apres avoir traversé le hall d’entrée plein de boutique de souvenirs (ayé j'ai trouve mon cadeau pour ma moman un chouette aztèque. Ma mère collectionne les chouettes. C'est plus pratique pour les cadeaux que les pingouins ou les sous-bock (pas vu un seul sous_bock au Mexique...)). On aperçoit au lien la Pyramide del Sol, gigantesque. Apres avoir traversé une grande place entourée de petites pyramides, on arrive au Templo de Quetzalcoatl, le serpent à plumes dont de magnifiques têtes sculptées émergent des façades. On s'retrouve en plein fantasmes qu'on pouvait imaginer à ce propos. On trace alors vers la Pyramide del Sol, troisième pyramide du monde en taille, 70m de haut, 220m de base, trois millions de tonnes de pierres. C'est un bloc monstrueux de roche pure, avec un escalier au centre. Pas grand chose a voir avec les pyramide maya de Tikal, là la base est immensément large. Une impression de masse écrasante. A l’époque, elle était enduite de peinture rouge, ce qui devait renforcer cette impression agressive. Bien évidement, y a du monde. On commence l’ascension, le panoramique vaut le détour.
Arrivée en haut, on s'croirait sur la plage du Prado en juillet : j'exagère à peine mais c'est difficile de communier vu le monde. Un groupe de japonais se tien au centre en position méditative... On scotche un moment le panorama en essayant de faire abstraction de la foule.
On redescend, empruntant la Calzada de Los Muertos pour arriver à la Pyramide de la Luna. Autour, une Plaza avec 12 plateforme de temples. La Pyramide est moins impressionnante mais on y est plus au calme. Au sommet, un papillon s'amuse a slalomer entre les gens. On continuera à visiter la cite avec pas mal de fresques dans des restes de palais. Dans un, on trouvera la preuve que les aztèques étaient punks : une procession de Jaguars avec des crêtes et qui se descendent des bouteilles cul-sec. Avant de repartir, Flavien aperçoit ce qu'il croit être une porte, une ouverture sur une des étages de la Pyramide del sol. Une ouverture possible vers la cache du vaisseau ? Il ne lui en faut pas plus pour décider d'aller voir. Avec Sophie on lui dit de nous prendre en stop avec son vaisseau au cas où... Quand on le retrouvera, il nous expliquera qu'il a défoncé une porte de chantier archéologique pour voir ce qu'il y avait derrière, un corridor mais tout noir. Il rebroussera chemin à un moment donne pour éviter de tomber dans une fosse. Tant pis, ça sera pas pour cette fois pour le vaisseau...
Quand on rentrera chez Alex, on tombe sur une soirée de son coloc' Adriano et de ses potes, complètement torchés. Comme on fait un minimum les sociables, ben je me suis fait expliquer pendant plus d'une demi-heure la bataille de Camerone (bataille qui a vu la naissance de la légion étrangère). Je maîtrise maintenant parfaitement le sujet et je suis prêt à proposer une formation à la CNT sur cette bataille.
Vu le cagnard de sa race, on avait chopé un coup de soleil de sa mère. Donc Biaffne pour tous. Sophie éclate de rire, je me suis trompe de tube et je suis enduit de Fluocaril.... 

Dimanche 13 juillet

On fait nos au-revoir à Flavien et Alex puis direction la gare routière pour aller a Oaxaca (dire ouaraca). Pas de chicken bus guatémaltèque mais des bus avec clim', je m'embourgeoise ! Faut dire que les bus pourav', y en a que pour les courtes distances. Mais je vous rassure, j'ai rattrape mon karma de bus collectivos au Chiapas. Apres nos 6 heures de trajet, on arrive en fin d'aprem. On tourne un peu pour les auberges de jeunesse et hôtels mais les moins chères sont completes... On s'fait une avec douche a 250 pesos (environ 21 euros). Putaing, je m'embourgeoise vraiment !!!! Faut dire que Oaxaca, c'est comme Antigua au Guatemala, c'est la capitale touristico-culturelle du Mexique. ça tchatche ricain, français, allemand, on s'croirait à Aix ! Ch'uis venu au Mexique pour me taper des punks et des aixois, aaargh !!!! La ville est très jolie, pas mal d’héritages coloniaux, d’église, de places, monastères, etc... C'est un plaisir d'y déambuler parmi les hordes de nos semblables touristes.
On va bouffer à un étal, c'est super bon : une grosse galette de maïs fourrée à la fleur de courgette et au fromage et un tacos au poulet. Tous ça bien pimenté. On boit quelques bières et au pieu.

Lundi 14 juillet

Sophie a très mal dormi, pas mal de spasmes à l'estomac. Décalage horaire mais surement abus de sauce pimentée. Zou, à la diète. On déambule encore à Oaxaca et on prend un chicken bus (raaaah lovely !!!!!) pour El Tule. El Tule c'est une superbe place coloniale mais surtout El Arbol del Tule, connu pour être le plus gros arbre vivant au monde : 42m de haut et 58m de circonférence, entre 2000 et 3000 ans. J'en profite pour sortir ma phrase incontournable en voyage "Face à ça, on se sent tout petit"... Et je fais un blague super drôle : "salut vieille branche". Sophie trouve ça nul....
On chope un deuxième chicken bus (aaaaaaaaaaaaaaaah ouiiiiiiiiii !!!!!!!!) pour aller à Mitla, site précolombien, zapotèque pour être précis. Le site est magnifiquement placé au centre d'un cirque montagneux (les zapatas au cirque, je l'ai faite. Parait que j’étais pas en forme niveau humour ce jour là....). Il reste principalement des patio de palais et des tombes. Pour les tombes on rentre dans un tunnel tout noir, musique d'Indiana Jones et tout, mais non 3m plus loin on débouche sur le tombeau cruciforme decoré de fresques. On retrouvera ces magnifiques fresques dans les palais, il y a plusieurs motifs différents illustrant les éléments, le serpent à plumes, etc... En sortant du site, on se fait alpaguer par une vendeuse : on craque pour un châle (Sophie) et une chemise (moi), le tout pour 70 pesos.
Le soir, j'insiste pour faire péter le resto avec la spécialité locale : pollo au molle negro (poulet avec une sauce noire à base de piments, banane, chocolat et cannelle). slurp ! Sophie prends un truc sans piment....

Mardi 15 juillet

Vu qu'on a ruiné nos karma (et surtout nos portefeuilles) avec l'hotel et le resto, on farfouille un peu et on trouve un hôtel plus crade et bien moins cher. On chope un chicken pour Monte Alban (ruines zapotèques), il nous lâche a mi-chemin because la route est fermée pour cause de chutes de pierre. Courage, plus que trois bornes à pied, au matin même pas mal... Degun qui passe pour nous prendre en stop... Au bout d'un moment un pick-up de keufs nous prends pour un bout de chemin (ne répétez pas ça aux copains anar' je risque le tribunal révolutionnaire  !!!!!) et on fini à pattes en nage au site alors que plein de bus touristiques nous doublent (y a une autre route pour y aller)... On arrive tôt, donc y a pas beaucoup de monde. On scotche bien sur le site, vraiment magnifique et très bien situé (au sommet d'une colline). 
On rentre à Oaxaca, on se fait le gigantesque musée d'histoire qui se trouve dans un ancien monastère magnifique (ils s’emmerdaient pas ces moines), plein de salles plus intéressantes les unes que les autres. Y a même en annexe une salle consacrée à un photographe mexicain qui a couvert l'intifada. On bouffe dans une cantina et on chope le bus à 21h pour nos 12h de route pour le Chiapas.

Mercredi 16 juillet

Réveil dans le bus, pour une fois j'ai dormi alors qu'en général j'y arrive pas. Faut dire que je m’étais englouti quelques medocs homéopathiques de Sophie qui devaient faciliter la tache. Méfiant avec ces trucs de babos, j'ai préféré assurer en m'envoyant aussi deux bouteilles de Sol. Ben j'ai dormi comme un bébé... Le paysage du Chiapas est magnifique. Collines vertes à perte de vue. On arrive a San Cristobal de Las Casas et on jette nos affaires dans un hôtel bien pourrav' à 60 pesos (5 euros) pour deux. On passera la journée à déambuler, le short touristique est plus à la mode que la cagoule. Quoique les nombreux stands et échoppes proposent plein de poupées zapatistes, tee-shirt et cartes postales pro-zap. On a trouvé une boutique réellement pro-zap (certifiée par Alex, docteur es-zap) et j'ai craqué pour la paires de godasses made in EZLN (une partie de la vente va au communautés) qui m'permettra de faire mon fashion punk rebelle au Tournez la page. 

C'est une belle ville au style colonial, colorée, avec des très belles églises bleue et blanche. Pas mal de tags et d'affiches EZLN. Très touristique aussi. au nord de la ville, le marché et les faubourgs plus populaire. En plus de l’hôtel pourrav', on a définitivement sauvé notre âme en bouffant dans un cantina tenue par une vieille indienne bourrue mais finalement bien brave.

Jeudi 17 juillet

San Cristobal. Aujourd'hui on a fait (encore) les bourges. On a pris un forfait bus de touristes pour aller se faire le Cañon del Sumidero. Façon, ce cañon tu peux que te le faire dans des lanchas pour touristes, pas moyen de louer un canoë tranquille. Véritable réserve zoologique, la principale espèce demeure la bouteille en plastique... Il y a même une équipe de lancha qui ne s’occupe que de les ramasser. Mis a part ça, c'est un endroit superbe. Environ 30 bornes de long, 1000m au plus haut point de la falaise et 200m de profondeurs. Pleins d'oiseaux différents, voire même un croco (si immobile que c'est a se demander s'il n'est pas mort voire en plastique pour faire plaisir aux touristes...). Sinon des cascades superbes (dont une s'appelle l'arbre de vie). Finalement c’était des plus agréables, même si j'aurais préféré me le faire peinard en canoë.
On a fini la journée en flânant à Sans Cristobal.

Vendredi 18 juillet

Apres une grass'mat, on a décidé de se faire des petits villages aux alentours de San Cristobal. On va prendre un combi collectivo pour San Lorenzo Zinacantan à quelques kilomètres de là. L'église est déserte, il y a un cercueil au milieu et les cloches n’arrêtent pas de sonner. Ambiance. Au sortir, une petite fille vient nous demander 5 pesos pour una photo. Un déambule pas mal dans le villages, calme et sans touristes. Ça fait du bien. Les villageois(es) portent des costumes babacoolophile mais qui ici ne me choque pas, à dominante violet et rose et parfois avec des grosses fleurs...
On rentre a San Cristobal pour une pause bouffe et on repart pour Amatenango del Valle. On arrive au cours de ce qu'il semble être une fête, les mecs sont attablés et les femmes et les enfants sont assises à part. Ça papote sec. Une petite fille vient nous proposer de nous mener voir comment on fait les poteries (spécialités locales). On préfère déambuler. On tombe sur une espèce d'AG au cœur de la ville, des mecs sont en train de discuter autour du kiosque à musique. Vu que ça a l'air sérieux on n'approche pas. Pas mal de poterie donc, la principale étant une sorte de pigeon-pot de fleur. Vous aurez loisir d’apprécier par vous même vu que j'en ramène un pour le jardin de mon grand-père (en petit format paske bon les sacs c'est lourd...).
On rentre ensuite a San Cristobal. C'est très agréable de s'y promener le soir.

Samedi 19 juillet

On a fait du chevaleuh, on a fait du chevaleuh !!!!!! Et en plus y avait pas Peggy pour m'humilier, so j'ai chevauché comme un dieu. Et en plus, pour une ballade de touristes, on avait pas que des bourricots. On pu pas mal trotter, voire faire des petits galops. On a parcouru les superbes collines du Chiapas jusqu'au village de Chamula. Joli petit village, avec une place du marché très colorée. Leur église est hallucinante. L’intérieur est couvert d’aiguilles de pin, des familles entières sont assises par terre en train de bouffer, papoter, allumer des bougies. Ambiance païenne a
souhait. La population locale considéré le Coca comme un breuvage magique car pour eux les rots chassent les démons. Y a plein de bouteilles vides en offrande. On bloque un bon moment. Les photos sont interdites, j'ai essayé d'en voler quelques unes mais pas sur de ce que ça donne.
En repartant on se fait avoir et on achète une couverture et une tunique, m'enfing je sais comment je serais habillé pour le mariage de Steph et Ju en rentrant en France.
On rentre à San Cristobal et on prend le bus pour Palenque.

Dimanche 20 juillet

On est arrivé tard dans la nuit a Palenque. Et levé tôt le lendemain pour faire l'ouverture du site. Magique les pyramide dans la brume matinale et la jungle. Jusqu’à 11h on évite les hordes (le dimanche le site est gratos pour les mexicains). On peut errer pendant 3 heures parmi les ruines. Un des plus beau site que j'ai fait avec Tikal.  Chaleur humide et étouffante la journée. Insupportable. Le soir je me suis arraché la bouche avec un piment de sa race. Horrible ! Un gros orage tropical en fond, des murs d'eau.

Lundi 21 juillet

Grass'mat. Humidité et chaleur insupportable. On attend dans un cybercafé, surtout pour la clim', de prendre le bus pour Mexico (16h de route) avant de monter au Nord pour se faire un trip désert. 

Mardi 22 juillet

On est rentré de Palenque en bus. On y a passé la nuit. Après un ch'tit dej' à Coyoacan, on rentre chez l'Alex qui se lève. On passera la journée entre sieste et à flâner à Coyoacan. Le soir on rejoint Alex au salon Corona où il est avec une copine française d'Amnisty. Je goûte le mole verde (haricots, piments, persil et épinards sauvages), slurp. On finit à el Nivel pour goûter de la bonne
tequila, de la Cazadores, servie avec un ch'tit verre de sauce tomate pimentée. Très bonne mais je continue à préférer le whisky écossais.
On ne se couche pas tôt.

Mercredi 23 juillet

On se lève avec Sophie à 5h30 du mat' because on a un bus à prendre pour le Nord. 8h de bus pour Matehuala. Quand on ne dort pas, on mate le paysage. Ça change carrément du Sud. Beaucoup plus sec, les cactus et les buissons dominent. Ce qui est chiant avec les bus de jour mexicain c'est qu'ils arrêtent pas de passer des films, et là on a eut droit à deux navets allemands avant Harry Potter. Arrivés à 16h30 à la gare routière de Mathehuala, on y poireaute une heure avant de prendre le bus pour arriver deux heures plus tard à Real de Catorce.  Un site vraiment très chouette. Le bus a grimpé la Sierra Madre Oriental avant de nous laisser devant un tunnel où un bus moins haut nous prend en charge. On arrive enfin vers 19h30 à Real de Catorce mais pas trop de regrets on a traversé de superbes paysages.
Real de Catorce a été la capitale de l'argent du Mexique lors du 19e siècle, ses mines produisaient pour 3 millions de dollars d'argent par an. Ville riche, elle comptait 40.000 habitants. Mais au début du 20e siècle, le cours de l'argent s'effondre et Real de Catorce devient une ville fantôme en 30 ans. Au cours des années 1990 des étrangers s'intéressent à la ville et restaurent des bâtiments. Ça donne une impression unique de déambuler dans une ville fantôme, vu que la plupart des bâtiments sont en ruine (il doit y avoir 1000 habitants actuellement). On s'croirait dans un western. 

Jeudi 24 juillet 

On passe la journée à se faire une longue ballade dans les environs de Real de Catorce. Le coin est magnifique. La remontée sera plus ardue. Après une bonne douche à notre retour, on redéambule dans la ville, achètent des attrapeurs de rêves indiens, découvrons l'art huichole (des indiens qui retranscrivent leurs visons sous peyotl) et bouffons un excellent chile rellano (poivron farci au fromage, piment et viande).

Vendredi 25 juillet

Levé tôt pour prendre le premier bus pour Mathehuala. On dit au-revoir avec regrets à Real de Catorce. Première mission, échanger des traveller chèque vu qu'on est à sec. Quelques soucis vu que ma signature sur les chèques et sur mon passeport ne se ressemblent pas du tout.... On regalère ensuite pour trouver la gare routière qui doit nous mener jusqu'à Wadley où on a rencard avec Alex. Pas une seule personne ne nous indique la même direction. Et en plus Mathehuala est une ville très, très moche. On trouve enfin la gare routière, là le mec du guichet nous demande d'attendre un peu, on attendra le temps qu'il drague une meuf, le tout sous fond de musique mexicaine passée à la radio (la scène était finalement très drôle). Nos billets en poche, il nous reste trois heures à tuer dans la ville la plus triste du monde. On errera dans les rues dans la recherche vaine d'un cybercafé, et on décidera de squatter un glacier. Bien évidement, au lieu d'y être tranquille on aura droit en fond à une telenovella où une femme va accoucher en hurlant pendant plus d'une demi-heure.... En allant prendre le bus, on s'aperçoit qu'il y a un cybercafé juste à côté...
Cette demi-journée de loose passée, on prend un bus pourav' direction Wadley, trou du cul du monde et porte du désert de peyotl (cactus hallucinogène). On traverse des paysage désertique avec ânes et cactus au rendez-vous (attention, c'est pas un désert de sable mais un désert sec, avec des petits buissons, l'été c'est assez vert). En débarquant à Wadley, on demande la casa de Don Thomas, refuge des occidentaux bouffeurs de peyotl. On se rend compte de la réalité de Wadley : 400 habitants à tout casser, un seul téléphone pour tout le village chez l'épicier, une ligne de chemin de fer qui le traverse avec des trains de marchandises immensément longs qui passent en faisant un boucan d'enfer (au Mexique, il n'y a plus de train de passagers depuis la privatisation du chemin de fer qui a ruiné le réseau...). DonT homas, nous mène dans une de ses baraques, plusieurs chambres au rez-de chaussée qui donne sur deux cours communes (ce détail aura son importance dans nos trips peyotl). En début de soirée, Alex débarque de Mexico et nous emmène bouffer chez Dona Lucina, une chtite vieille qui tient un comodore.

Samedi 26 juillet

On a pas mal roupillé. On retourne bouffer chez Dona lucina avant de nous mettre en route pour le  désert. On loue un pick-up pour l'aller (on compte faire le retour à pied), on s'arrête au petit village de Los Margarita pour acheter un permis de se balader dans la réserve écologique (c'est un permis officieux pour cueillir du peyotl, ce qui est officiellement interdit sauf pour les huichole). Et largués en plein désert, on se met à la recherche des carottes vertes (nom de code du peyotl). C'est assez ludique. On en trouvera plein de trop petits mais au bout de deux heures et demi, on aura cueilli notre compte (plus de 6 par personne) et on se met en route. Après trois heures de marche, on arrive à Wadley. On fait une pause douche et fromage de vache. Puis on va boire des coups avant de s'attabler pour bouffer le peyotl. Le goût est vraiment pas terrible (enfin pour moi, les autres le trouvant carrément écœurant) et on fait passer ça avec du chocolat.

Mardi 29 Juillet

Rentrés cette nuit à 3h30 à Mexico DF. Une coupure dans ces carnets causé par l’expérience mystico-lynchéenne du trip peyotl dans le désert. Reprenons. 

Donc on bouffe notre peyotl, les premiers symptômes c'est des douleurs à l'estomac car c'est quand même un empoisonnement. Mon côté paranoïaque repousse les effets. Sophie et Alex parlent de la bibliothèque universelle de Borges sous l'arche de l'hacienda de Don Thomas. je me dit merde, ça me fait rien. J'erre dans l'hacienda et voit une des ricaines allongés sur le divan de leur chambre, je pense à une veillé funéraire. Je repars en arrière et trouve Alex sous un arbre, fasciné à détailler chaque feuille. Sophie cours vers le mur car elle pense que le sol penche, puis elle s'assoit et appuie de toutes ses forces sur une pierre qui ne bouge pas. Je suis persuadé que le peyotl ne me fait rien, même si j'ai un blocage de tout voir par un filtre lynchéen. Je commence à faire un blocage sur le déroulement du temps, je n'arrive plus à ressentir le passé ou le futur. Angoisse. Passage dans la chambre où je détaille les murs. je ais bien que les murs sont verts avec une bande rouge au milieu. uniforme la bande rouge. je le sais, mais j'y vois des gravures mayas comme dans les temples parcourus ces derniers temps. Je sais qu'elle ne sont pas dessinés, mais je les vois.  Crevé par le trip, on se couche avec Sophie. Je me réveille en sursaut en pleine nuit, Sophie flippe un peu. Je lui dit "J'ai compris.". Elle me réponds "Quoi". Je réponds "Tout !" et commence à griphoner frénétiquement sur un papier. En lien direct avec le cosmos, c'était surement la formule du bonheur éternel sur Terre. Plus tard, Sophie affirmera que c’était illisible et qu'elle l'a jeté. si on est dans la merde dans els années suivante, vous saure à qui le reprocher ... On se recouche. réveil dans le pâté. 11h après l'ingestion, le peyotl agit toujours, on en est parfaitement conscient. on va prendre un petit dej' avec Alex, la table de camping à la surface craquelée par le soleil nous apparaît comme un monde fabuleux, avec des canyons miniatures. En allant aux toilettes, Sophie se penche pour éviter la corde à linge et en deux en la désignant "ahaha, je t'ai vu", la corde est bien à 10 mètres d'elle ... On part se promener. le ciel à des teintes incroyables que nous savons ne pas exister, mais on les voit ... On profite encore quelques heures de ces perceptions distordues avant de récupérer.

De retour le lendemain à Mathehuala avant de prendre le bus pour Mexico, on se pose au cybercafé repéré la dernière fois. Je pointe aux Assedic en précisant "recherche active d'emploi", puis surfe un peu, bloque sur l'écran. Bertrand Cantat a tué Marie Trintignant à Vilnius.

Dernier jour à Mexico, quelques courses souvenirs (une compil de punks locaux, un dragon multicolore) avant les au-revoir à Alex.