Venezuela 2012

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25 janvier

Nous sommes actuelement dans les Andes après avoir survécu à l'enfer de Caracas.Du moins c'est ce qu'il faut en dire en société vu que la capitale du Venezuela est classé comme une des villes les plus dangereuse du monde, avant Bagdad. Bizarement on a pas ressenti cela et on a beaucoup aimé, surement parce que on vient d'une ville où il faut s'armer d'une kalachnikov pour aller chercher son pain. Les pigistes du Lonely Planet devrait sans problème trouver leur reconversion à la Provence, vu leur capacité à distiller la peur. Et ce n'est rien parait-il par rapport à M6 qui aurait fait une emission depeignant Caracas en coupe-gorge. La où ca craint, c'est pour choper un hotel. Aucun n'avait repondu à mes mails, et une fois sur place on a appris que pas mal étaient réquisitionnés par Chavez, le tyran sanguinaire, pour loger des venezueliens, à la rue depuis des inondations. Vu qu'il y avait plus de 150.000 familles à reloger, ils ont commencé par les placer dans des ministères, mais aussi dans des hôtels. So, à 24h de notre arrivée, on savait toujours pas où dormir. Et c'est là qu'intervient le contact en or, Gilles. "Mais oui Stefan, tu le connais Gilles, il est musicien, membre de la Plaine sans frontière, un des fondateurs du Comité Bolivar de Marseille et il trainait aux Maraichers.· Ben non, à priori on a moulon de potes en commun (Bibi, Thierry, Roland, Maristella, Robex, ...), bref les probos de la Plaine et on se connaissait pas. Mais les amis de mes amis, etc .., etant ce qu'ils sont, Gilles nous chope un hôtel style "Belsunce / Porte d'Aix" selon lui et vient même nous chercher à notre descente de la navette de l'aeroport, alors qu'il est à bloc de boulot et papa depuis moins d'un mois. Car Gilles est tombé amoureux de ce pays, y faisant des aller-retours depuis 17 ans, s'y etant installé depuis 5 ans, y ayant rencontré Aurora. Et Gilles ca l'enerve ce qu'on dit sur son pays et sa ville. Fervent militant pro Hugo Chavez, il va nous faire durant deux jours une visite de ce qu'est devenu Caracas. Car, il n'y a pas qu'en France que la ville est depeinte comme un enfer. Les medias d'opposition contribuent à alimenter cela, Gilles nous racontant que la classe moyenne térrifiée se donne rendez-vous dans les centres commerciaux de peur de sortir dans la rue. Du coup, avec notre guide attitré, on voit les teleferico-bus qui relient le centre-ville aux barrios (les bidonvilles de Caracas), construit par le gouvernement et gratuit pour la population des barrios (hé Gaudin, à quand le tram gratuit pour le Plan d'Aou ?), les logements construits en centre-ville et mis à disposition gratos pour les plus pauvres pour les sortir des barrios, des consultations populaires, dont la dernière en date est d'enregistrer tous les petits vieux qui n'ont jamais cotisé pour cause de travail non déclaré afin qu'ils touchent une retraite, ... En passant, ils vivent à San Augustin sud, quartiuer populaire à côté d'un barrio, ce n'est donc pas le point de vue d'un gauchiste bien tranquille dans son quartier d'expatriés. Tiens d'ailleurs, pour enjoliver le quartier, le gouvernement a mis à disposition de la peinture pour peindre les façades. Il nous fait aussi voir que Caracas est une ville agréable à vivre, avec une promenade créé par le gouvernement, avec pleins de jeux pour les enfants. Et c'est fou, le soir y a plein de monde, le peuple n'etant pas retranché dans les supermarchés. On va en fin d'après-midi à un point de vue sur El Avilo, la montagne mystique qui surplombe Caracas, poumon vert magnifique. On y boit un truc super bon à base de canne à sucre et on assiste à l'arrivée des familles à la tombée de la nuit pour une soirée sympa. On a bien dit familles et pas gangs assoifés de sang, heing. On a tellement peur avec Sophie qu'on y reviendra seul le dimanche. Et vous savez quoi, le dimanche la route 4 voies au pied de la montagne est fermée une bonne partie de la journée pour les promeneurs, les cyclistes, etc... Un peu comme si on pouvait profiter de la Corniche à pied quoi... On monte en téléphérique, c'est impressionnant et magnifique. En haut, on retrouve les même gangs sanguinaires que sus-cités. On part dans les chemins de randonnées, on descend l'autre versant (côté Caraïbes) en combi. On redescendra en fin de journée, en prenant un bus de ville juste avant de prendre le bus pour Merida. Et il ne nous ait rien arrivé, alors que nous étions deux gringos, dont une blonde aux yeux bleus. Comme il ne nous ait rien arrivé le samedi quand nous avons traversé la ville, dans des quartiers populaires, seuls touristes à des lieux à la ronde. On nous a même souvent sourit, indiqué le chemin, etc... Bon, les soeurs Bourdin me connaissent dès que j'arrive dans une ville, je fonce sur le Musée d'art contemporain ! Celui de Caracas déchire sa race. On a particulierement bloqué sur les illusions d'optique de Jesus Sotto, mais y a que du bon. Et, contrairement à la Vieille Charité, quand une salle est fermée, c'est expliqué pourquoi, on voit même les futures installations en place. Le Musée des Beaux Arts vaut aussi le détour, avec notament une salle sur l'Apocalypse de Durer. La dictature en place voulant abrutir le peuple, l'acces aux musée est gratuit. Imaginez un peu ça chez nous, tu peux aller au musée pendant ta pause de midi, enmener des potes de passage, venir bloquer tous les jours sur une oeuvre qui t'emeut. Caracas, capitale culturelle en 2013 ? On squatte donc à Belsunce, nommé Parque Central, quartier autour dún délire architecural des années 70, deux tours bien vétustes, dont une est toujours en rénovation après un incendie au début des 2000. Cést un espèce de truc à la Corbusier, deux buildings énormes avec pleins de truc dedans, mais qui aurait finalement décliné. Vu le quartier, on a testé la bouffe dans les snacks, ben les arepas (galette de maïs avec plein de trucs gras dedans) c'est un truc à te doper ton taux de cholesterol. Dans les alentours, de superbes graffs, la ville étant loin d'être avare en art urbain. Un peu partout, outre les murales, il y' a des affiches expliquant tt ce que Chavez a fait pour le peuple, ben quand mème un peu de reconnaissance que diantre. Le pays est en pleine campagne électorale (Chavez contre les fascistes) mais pour nos amis anti-chavistes de gauche on a chopé une affiche du parti ouvrier revolutionnaire expliquant qu´Hugo est un suppôt du Capital. On a proms à Gilles de parler de Caracas pour lutter contre la propagande lonely-imperialistes, c'est fait ! On y reviendra même un jour avant notre départ vu qú'on en redemande. Bon, c'est pas tout ça, demain on se lève à 6 heures pour partir en randonnée dans les Andes. Si on se fait pas enlever par les FARC, on vous racontera.

27 Janvier

Dernier jour à Merida avant de partir pour les Llanos (et les capybaras !).
Merida est à l'ouest du Venezuela, dans la partie andine, pas très loin de la Colombie. On a mis 15 heures de bus pour venir. Mais 15 heures de gros luxe bourgeois comparé à la Bolivie, le Guatemala ou le Mexique. Ici les sièges sont larges, on peut les incliner sa race et dormir comme des porcs. Et c'est même pas cher. Ici le plein d'essence vaut moins d'un euro, moins cher qu'un litre d'eau. Maintenant vous relisez la phrase précédente et vous vous apercevez qu'inconsciement vous avez remplacé "plein" par "litre", mais non c'est bien "plein". Le Venezuela est le 2e producteur de pétrole et le gouvernement a bloqué le prix de l'essence. Du coup y a des bagnoles et des bus partout. A Caraca (on ne prononce pas le "s" final), c'est de la 4 voies minimum avec des conduites un peu à l'arrach', voire même à la marseillaise, c'est dire. Du coup on n'est pas dépaysé.
On arrive dans les Andes au petit matin et dans les 3 heures qui nous séparent de Merida, on a droit à des paysages bloquants, qui peuvent rappeler le nord de l'Argentine par endroit, même si comparé au coté andin de la Bolivie ou de l'Argentine c'est beaucoup plus vert et boisé. On dirait les Alpes avec une hauteur vertigineuse et des grands arbres inconnus en France. De la gare routière de Merida on prend un combi direction "Centro", mais en fait on se trompe de sens et on va vers la banlieue au lieu du Centre. Pas grave puisque durant le trajet, on découvre du bon hip-hop venezuelien, ce qui nous change du mauvais reggaeton écouté un peu partout jusque lors. Sophie est plus tolérante à ce sujet et trouve mème que le reggaeton venezuelien c'est pas mal, tout ça à cause de la (mauvaise) éducation de Camille ! Faut dire qu'ici, il y a de la musique partout. Dans toutes les tiendas, les bus, les cybercafés, les snacks, etc. On s'ínitie donc à la musique traditionnelle, au reggaeton, au hip-hop et à de la variété sur fond de (mauvais) samples d'accoréon et de congas. On essaiera de ramener du son si on arrive un peu à se faire conseiller d'ici là. Si y a pas de musique, c'est qu'il y a retransmission de base-ball (le sport national ici, bien avant le foot), sous les encouragements des clients et des serveurs.
Arrivés au Centro de Merida, direction la posada, un lieu de rencontres des alpinistes et autres randoneurs de l'extrême dixit le Lonely. On craint dégun vraiment avec nos physiques de sportifs aux muscles tout en longueur (l'autre de longueur, heing) !!!! Ceci dit la chambre est des plus mignone, avec hamac en terrasse et vue sur les Andes et en contrebas la très jolie place des héroines. Dès notre arrivée, on enfile nos habits de mafieux (Marseille oblige, on a une réputation à tenir partout dans le monde) pour la mission dite du "cambio". En gros, pour éviter la fuite des capitaux, le gouvernement a limité le taux de change à 5 bolivars pour 1 euro. Mais les latins étant ce qu'ils sont, un marché noir s'est généralisé et est plutôt toléré (le taux de change du marché noir est publié chaque jour dans les journaux et la première personne à nous l'avoir proposé est un flic à l'aéroport). Ce taux est de 10 bolivars pour 1 euros, ce qui change ton budget... Mais avoir un bon résau social (pas facebook, celui de la vraie vie) est un vrai trésor, et après Gilles de Caracas, le 2e bon plan était Gilles de Marseille, un camarade de clarinette de Caro. En fait c'est plutôt Carmella sa compagne venezuelienne installée à Marseille qui nous a orienté pour cela entre autres . Du coup, on a fait une partie du change à Marseille et son ex mari nous file la suite à Merida. C'est ainsi qu'on se retrouve dans l'arrière boutique de son magasin, à se planquer des liasses (plus de 200 biffetons !). Si on se fait braquer, tout le budget du voyage y passe !
Sur les trois jours passés ici, on promènera pas mal à pied, plutôt dans le sud de Mérida (paysage plus verts avec pas mal de végétation) plutôt que vers le nord (plus aride). Même si on a envie de revenir pour se faire des rando de 5 jours dans ce type de paysage, ne restant que trois semaines, y a forcement de la frustration qui engendre des envies d'approfondissement. Hier soir, on a dormi chez une famille faisant relais pour Andes Tropicales, une agence gouvenementale bio-equitable. Village paumé en haut d'une montagne, entouré par une mer de végetation. Le gamin de la famille nous a servi de guide pour une promenade, Sophie a fait l'éduc et a joué à cache-cache pour l'empêcher de se rompre le cou en faisant le malin devant les gringos pendant que je m'amusais avec les chiens. On se fait pas mal de trajets en combi plus roots entre les différents villages, qui se font les routes de montagne non goudronnées avec des véhicules type dodge des années 60. Et on a eu droit, forcément, à la panne sur la route de terre où dégun passe. Ce matin, 4 heures pour rentrer de Mucuchachi, combi plein, donc le punk commence posé sur la partie intérieure au dessus de la jante puis finit assis direct sur le sol du véhicule: Ben oui ça tourne beaucoup et on glisse!!! Cependant l'absence de confort est compensée largement par l'ambiance très sympa avec les gens et la sélection musicale de haute tenue. Ces combis s'arrêtent toujours à des endroits improbales en pleine nature, sans rien de visible autour, pour déposer et prendre des campesinos. Il suffit de lever la main ou de demander un arrêt au chauffeur. Hier, on a eu ce privilège : s'arrêter au milieu de nulle part, demander l'arrêt devant la toute petite école de La Ensillada perdue seule en haut d'un col au bord de la route, avant de rejoindre en marchant notre gite paumé avec les mochillas sur le dos.
Vu que les tarifs pour les Llanos (les Plaines) sont prohibitifs à Merida, on va aller sur place et choper un ranchero local. Faut dire que c'est tellement immense comme territoire, qu'on peut pas y aller à l'arrache, surtout qu'il n'y a même pas de route!!!. Donc demain on s'casse pour Barinas puis pour Mantequal, de là jeep pour le ranch et après deux jours à silloner les Plaines avec les capybaras (cro-mignon !). Puis on se tapera une 20aine d'heures de bus pour Ciudad Bolivar dans l'est pour au choix une descente de l'Orenoque ou la traversée de la Gran Sabana avec ses tepuys (on s'est pas encore décidé). Du coup, on donnera pas de nouvelle pendant quelques temps.

1er février


En plus d'être un pays à la population des plus accueillante, d'offrir une variété de magnifiques paysages fort divers, d'avoir un gouvernement socialiste, de gagner régulièrement le titre de Miss Monde, le Venezuela abrite une autre merveille, le capybara, plus gros rongeur du monde, avec ses 50 kilos. A partir de là, le monde se divise en deux catégories, les barbares insensible à cela ("tu me biiiiip avec tes biiiiip de marmottes géantes !" Sophie C.) et les poètes mystiques, ouverts aux chants de la terre et de ses merveilles (par soucis de modestie, je tairais le nom de leur prophète, on ne sait jamais, si le prochain messie cosmoplanétaire n'est pas un capybara, il risque d'être ridicule...). Parce que bon, les rats de Noailles, les marmottes des Alpes, les souris de la Garde, c'est déjà craquant, alors un capybara d'un mètre c'est mignonissime !Nous voilà donc partis pour Los Llanos, les Plaines, pays des capybaras et accessoirement d'une centaine d' autres espèces animales. Vu qu'on a pas envie de se payer un groupe et les tarifs des agences de Mérida, on décide de se la jouer "roots" (copyright Emeline) et donc de se taper des heures de bus, des correspondances plus ou moins en retard, des pannes plus ou moins longues. Mais aussi de très beaux paysages des andes tropicales avec moulon de cascades entre Mérida et Barinas. Du coup on arrive en soirée après une journée de bus à Mantecal d'où on doit rejoindre la camp du paysan chez qui on doit squatter. Mantecal, c'est le petit bled où il ne se passe rien 363 jours par an, sauf évidement le jour où on débarque, c'est la fête au village, de la musique à fond partout, moulon de monde dans les rues et impossible de venir en bagnole pour le paysan, qui nous conseille d'attendre le lendemain matin et passer la nuit dans un hôtel, qui est forcement complet vu la fête sus-citée ... Tout cela expliqué au téléphone dans la rue au milieu du reggeaton qui fait exploser les emceintes, les gamins qui hurlent et les motis taxis qui foncent.... On commence à se dire qu'on va faire nuit blanche quand, après avoir tchatché avec une colombienne sympa qui attend le bus pour rentrer chez elle (on est pas loin de la frontière), un vieux paysan avec stenson (Los Llanos c'est le pays des cowboys venezueliens) nous dit qu'il est voisin du camp où on squatte et nous propose de nous y enmener en voiture. On saute sur l'occasion, et c'est parti mon kiki (copyright Andrea). Forcément, les Plaines c'est vaste, et on mets plus d'une heure et demie à arriver à destination, dans un pickup avec un vieux cowboys, en traversant ce qui nous semble être la Plaine de la Crau, avec en fond sonore la musique du coin, fort renommée (et que l'on trouve monotone). Epuisés, on envisage qu'on est en train de traverser la frontière et qu'il va nous livrer aux Farc. Mais non, à 23h on arrive au camp, où on s'effondre sur nos lits, dans une hutte roots, avec des moustiquaires comme fenêtres. On se lève le matin à l'aube pour s'apercevoir qu'on est juste à côté d'une étendue d'eau où se prélassent des caïmans. Vaut mieux pas se tromper de direction la nuit quand tu vas pisser....
Après un déjeuner copieux, on part pour notre première ballade à pied, avec le gamin de la famille (on est samedi, pas école). Pour situer, los Lannos, c'est plat, avec énormement d'étendues d'eau, d'où une flopée de bestioles. On passe devant un ch'tit lac où des branleurs de caïmans se la coulent douce au soleil (pire que des RMIstes, je te remettrais tout ça au boulot, moi !) et là, raaah lovely, notre première rencontre avec un capybara, noble et fier, qui fait la sieste à côté d'un caïman. Il a même pas peur le capybara, comme il te l'a maté le caïman (certaines mauvaises langues diront que les caïmans bouffent que des poissons et qu'ils s'en tapent des capybaras). On continuera notre ballade dans un émerveillement continu, avec en plus des magnifiques capybaras, moulon d'oiseaux, bien évidement des espèces de buses, mais aussi des aigles, des petits flamands roses, des ibis blancs, noirs et rouges (ces derniers étant apparus après l'élection de Chavez pour célebrer le socialisme triomphant). Et voir des dizaines d'ibis s'envoler devant toi dans un chatoiement de couleurs, ça émeut le plus dur des punks. On arrive à un petit lac pour pêcher du pirahana, on fait chou blanc mais on se fait mater par deux loutres, qui arrêtent pas de plonger et venir vers nous, curieuses et cro-mignones. On rentre faire la sieste durant la partie de la journée la plus chaude, et on repart en pick-up en fin d'aprem' avec le chef de famille, le gamin avec qui on a sympathisé et le chien. De là on s'enfonce dans les plaines, et c'est le festival de los animales. En plus des sus-cités, des tortues, des faons, un anaconda de 4 mètres, de nouveaux oiseaux qui nous sont expliqués par la famille, et, oh merveilles, des dizaines de capybaras, en famille (les petits sont encore plus mignons). Raah beaux, rahhh beaux. Sophie me souffle que l'on aura du mal à faire passer Joe le Capybara à la douane, mais je vais tenter. On rentre avec le coucher de soleil en fond, le souffle de la route dans nos cheveux debout derrière le pick-up, les oiseaux qui s'envolent, etc, etc...
On se couche tôt et le lendemain matin, direction le fleuve pour la descente en pirogue, pleins de zanimaux, des iguanes, de nouveaux zoiseaux qui s'envolent devant nous, des caïmans qui se glissent dans l'eau à notre passages, de magnifiques dauphins d'eau douce et, devinez quoi, de merveilleux capybaras. On passe ces heures à s'emerveiller (du coup pas beaucoup de photos, on a préferé faire profiter nos mirettes que les appareils). Durant le voyage, la complicité avec le gamin grandit, et on lui apprends les couleurs en anglais, vu que ça le fait kiffer. Après la sieste, on va pêcher du pirhana pour le repas du soir. On est un peu ridicule, mais le gamin assurera la subsistance. On rentre, cheveux au vent à l'arrière du pick up, et on se vengera en bouffant les pirahnas, qui sont assez slurp,slurp.
Lendemain, levé à l'aube pour une journée de bus. On commence par rejoindre Mantecal en pick-up (on insiste pour se mettre debout à l'arrière au grand étonnement du paysan), après 1h30, on enchaîne pour 5 heures pour Barinas, on manque la correspondance pour Ciudad Bolivar, notre destination, du coup on part pour Valencia, après 5h on attend le bus de nuit, qui aura pas mal de retard, pour Ciudad Bolivar. de toute façon quelqu'un qui à 40 ans n'a pas poireauté plusieurs heures dans une gare routière sud-américaine a raté sa vie. On arrivera le lendemain vers les 10h à Ciudad Bolivar, après quelques 28 heures de trajet. Le voyage aura fait une victime, le sac à dos de Sophie, ce dernier ayant rencontré un gisement de pétrole au fond de la soute du bus, et oui y'en a partout là bas !!!!
Ciudad Bolivar est au bord de l'Orenoque, un fleuve immense, très animée en journée, la ville semble être sous couvre-feu le soir, degun dans les rues, c'est assez oppressant. Du coup on fera une soirée lecture. ça change de Merida, ville jeune et très sympa où on avait trouvé un super café qui ne paie pas de mine c'est sur mais où le patron et la serveuse sont super accueillant sans en faire trop, te font gouter toutes les glaces pour que tu fasses un choix éclairé et te corrigent en riant ton espagnol pourri.
Ciudad Bolivar donc, on a pas trop accroché à la ville, sauf un bar (et oui on a le flair pour les cafés sympas, Sophie "le radar à bar" et ses années d'expériences obligent !!!!), tenu par un Hassan local, grand maigre à moustache qui fume, rigolard avec les yeux qui pétillent. Il y'a pleins d'affiches pro-Chavez, de jazz et de gens qui parlent politique. Au fond une super fresque sur le mur, comme dans tous les bars qui se respectent. Hormis cela pas grand chose mais Ciudad Bolivar est un passage obligé pour la suite et après de nombreuses réflexion, on a choisit de descendre pour la Grand Sabana, tant pis pour la descente en pirogue du delta de l'Orenoque, on a pas le temps de faire les deux, ce qui nous obligera à revenir au Venezuela... Du coup, on attend le bus pour Santa Elena, au Sud du pays, à la frontière brésilienne, d'où on explorera les tepuys et cascades de la région, avant de remonter vers la côte Caraïbes en 24h de bus....

4 Février

A force de dire du mal de ces biiiip de marmottes, Sophie nous a attiré les mauvaises grace du totem Capybaras. Du coup, entre Ciudad Bolivar et Santa Elena, le bus est tombé en panne en pleine nuit et il a fallu en changer dans un demi-sommeil. Au final ces bus modernes tombent plus souvent en panne que les vieux school bus guatelmateques et boliviens. On arrive donc avec 6h de retard à Santa Elena, à la frontière avec le Brésil, mais on veut s'enfoncer encore plus dans la Gran Sabana et on chope un 4*4 direction El Pauji, un petit bled paumé. Precio ? 60. Perfecto. C'est donc parti pour 3 heures de piste, dans de sompteux paysage de vert et de tepuys. Quand on arrive, on apprend que c'etait 600 pas 60, 60 dollars quoi... Dégouté d'avoir dépensé l'equivalent de notre budget journalier, on se dit que décidement, ce debut fevrier 2012 nous porte la guigne. M'enfing, on décide de rattraper notre budget et notre karma et ça tombe bien, El Pauji, c'est un bled oú se sont installés des artistes hippies de Caracas. Autant le hippie des villes à tendance à me donner des envies de meurtres, autant l'espece des champs me semble plus fréquentable. On débarque donc chez une famille oú madame enseigne le calendrier maya et monsieur fabrique de l'encens bio. En leur absence, leur gamine nous accueille, on confirme quòn est la pour camper et on part se ballader. Au retour, je m'assois sur le canapé du patio et la gamine s'elence vers moi en criant... Sous les couvertures du canapé, elle avait installè un oisillon mourant tombé du nid.... L'oisillon n'y survivra pas... Ma punkitude doit ressurgir instinctivement en prèsence de hippie. J'ai peur que tout cela ne se transforme en Orange Mecanique... On essaie de consoler la gamine comme on peut... Et là s'enchaine les bourdes. On va s'installer sous les arbres avec nos duvets et au bout dùn moment, la gamine nous demande oú est notre tente. On dit qu'on en a pas, la belle ètoile, tout ça... La, elle nous conseille de nous installer alors sous la terrasse, vu qu'il y a quand meme des orages d'été. On a bien fait de l'écouter vu ce qu'il est tombé à 4 heures du mat. Cela ne s'arrete pas là, le lendemain matin, Sophie demande si elle peut jeter un truc dans la poubelle et la gamine lui repond que ce n'est pas la poubelle mais son matos pour fabriquer des bijoux recyclés.... Bon au final on rattrape le coup vu qu'elle écoute du Korn et qu'on a tchatché tatouage avec son frangin.
Le lendemain matin, on se lance dans l'ascencion d'un tepuy. Un tepuy c'est une espece de grosse colline, voire de petite montagne, planté au milieu de la savane. Le truc c'est qu'a leurs sommets s'est developpé une faune et une flore unique car completement isolées des autres ecosystemes. C'est au sommet du Roraima, le plus grand tepuy de la region, que Conan Doyle situera son Monde perdue, où un poignée d'aventuriers decouvrent des dinosaures isolés depuis la préhistoire. L'ascension se fait sous la bruine et en haut tout le panorama est sous la brume. On se dit que la malediction continue. Mais on se donne le temps que cela se découvre et là on est rècompensé par une vue à couper le souffle. Une mer de végétation á perte de vue, d'où émergent d'autres tepuys. Du coup, je peux placer LA phrase incontournable de tout vrai voyage "Face à cela, on se trouve tout petit." On redescend sous la pluie d'été et chargé a bloc, on décide de se faire une rando vers une cascade. Sous un soleil de plomb, on s'enfonce dans la végétation et on profitera de la fraicheur de l'eau. Il semble donc que notre karma s'améliore. Le soir, on se couche tot, facon le bled et tellememt petit que cela en est propice au bouquinage. Le lendemain on se lève tot pour prendre la premiere jeep. Si elle passe. On est samedi. Pas sur. Entre 8h et 15h. Peut-etre .... Au bout de 3 heures, une jeep fait son apparaition et on y grimpe avec 3 argentins. Direction Santa Elena poiur 40 bolivars cette fois !La on attend à la gare routière pour aller à Rio Caribe. On va traverser le Venezuela du Nord au sud. A en peu pret 24 heures. Si le totem capybara le veut bien ...